Victoire pour les mouvements pro-vie aux Philippines, selon le site américain lifenews.com : une proposition de loi visant à interdire aux familles d’avoir plus de deux enfants, comparable à la législation chinoise de l’enfant unique, n’a pas vu le jour. Le texte, qui date de 2005, n’a pas été examiné lors de la 13e législature du Congrès philippin qui vient de clore, remettant aux calendes une nouvelle offensive gouvernementale. Les associations pro-vie comme ProLife-Philippines et le Filipino Family Fund, créé il y a deux ans pour combattre la mesures, estiment que leur action a permis cet enterrement qui n’était pas gagné d’avance.
Mais cette victoire n’est pas définitive, vu que la présidente des Philippines, Gloria Arroyo, est favorable à une loi de contrôle de la population, même si elle s’est engagée en mars 2006 à opposer son veto à toute loi légalisant l’avortement dans son pays. Ses adversaires, fortement soutenus par l’Eglise catholique, observent à ce propos que la promotion de la contraception mène partout à l’avortement légalisé.
Le texte de 2005 prévoyait des mesures drastiques : toute famille ayant plus de deux enfants ferait l’objet d’une discrimination négative quant à l’attribution des bourses d’éducation, des inspecteurs de population seraient installés dans chaque district local, un programme d’« éducation sexuelle » comprenant l’enseignement du recours au préservatif et aux contraceptifs deviendrait obligatoire dans tous les collèges, y compris catholiques, tandis que les personnels de santé refusant de réaliser des stérilisations ou de prescrire des contraceptifs seraient passibles de six mois de prison. Dans sa dernière mouture, il était question de rendre passibles de six mois de prison les familles ne respectant pas les mesures de « santé reproductive » décidées par le texte.
Ce programme avait bien sûr l’entier soutien de l’ONU et notamment du Fonds pour la population : le FNUAP accordait en février 2005, sur quatre ans, 26 millions de dollars au Philippines pour le contrôle de la population. L’indice de fertilité à ce moment-là était de 2,8 enfant par femme mais il est prévu par l’ONU qu’il chute nettement sous le niveau de remplacement des populations avant 2030… But recherché.
La volonté de répandre l’« éducation sexuelle » est elle aussi hautement suspecte dans un pays où l’éducation à l’abstinence et à la chasteté prônée par l’Eglise catholique a pour conséquence un taux de contamination par le virus du sida exceptionnellement bas pour la région (0,1 % de la population), sans que l’usage du préservatif soit très répandu.
Un sondage auprès des chrétiens philippins par l’organisme américain Pew research en Octobre
estimait que 97 % des interrogés pensaient que l’avortement n’est « jamais justifié ».