Voici une rapide traduction que j’ai faite du 4e des 5 textes hebdomadaires annoncés par le cardinal-patriarche de Lisbonne, José Policarpo, en vue du référendum portugais du 11 février sur l’avortement. L’Eglise catholique s’engage et les déclarations se multiplient, sans langue de bois. Ce texte a été publié mardi. Texte portugais ici.
Les vraies solutions
1. En affirmant que la légalisation de l’avortement n’est pas la solution, ni légitime, ni efficace, pour confronter le drame de l’avortement clandestins, ni la réponse à proposer aux femmes enceintes qui envisagent difficilement la maternité, nous acceptons qu’on nous pose cette question : quelles sont donc les vraies solutions ? Nous devons les rechercher parmi les grandes valeurs de la civilisation chrétienne et d’une société juste et humaniste, qui sache mettre les valeurs au dessus des intérêts.
2. La première de ces valeurs est l’amour fraternel, qui exige la maîtrise des égoïsmes individualistes et la générosité pour aider les autres, surtout ceux qui se trouvent face à des problèmes et des besoins graves. La solidarité, qui dans l’idéal chrétien acquiert la densité de la charité, est le dynamisme fondamental de la construction de la communauté d’une société solidaire.
Dans une étude récente faite par l’Université catholique portugaise, à la question posée aux femmes de savoir si, dans le cas d’une maternité difficile, elles opteraient pour l’avortement ou pour l’acceptation d’une aide leur permettant de mener à bien leur maternité, 76 % des interrogées répondirent que, si elles étaient aidées, elles n’auraient pas recours à l’avortement. C’est un défi lancé à l’Etat, à la société et aussi à l’Eglise. Nous devons trouver des solutions positives, dans la ligne de la solidarité et de l’aide fraternelle. Il faut organiser un réseau d’aide, discrète mais efficace, de telle sorte que toute femme qui se trouve tentée d’avorter, sache auprès de qui trouver un recours, où sera protégée sa vie privée et où elle sera sûre de trouver l’aide dont elle a besoin : spirituelle, psychologique et matérielle. Pour nous chrétiens, ne s’agirait-il pas d’un lieu pour exercer la « fantaisie de la charité » ?
3. Un autre ordre de valeurs sur lequel on peut construire une solution se trouve dans le cadre de l’éducation. L’éducation doit proposer un cadre pour comprendre la vie humaine, depuis les instincts jusqu’à la liberté, qui ouvre à la générosité et à la liberté. Concevoir l’exercice de la liberté dans une perspective individualiste, où chacun pourrait faire ce dont il a envie, ne conduit pas à un agrandissement de la personne, ni à l’édification d’une société juste et solidaire. La société se trouve confrontée à la nécessité de résoudre, de façon pragmatique et efficace, les mésaventures et les problèmes créés par une liberté individuelle sans responsabilité. Il en va de même pour les accidents de la route, pour les agressions contre l’environnement, pour l’abandon et l’abus des enfants, pour l’avortement.
L’exercice individualiste de la liberté trouve son origine dans une société permissive. L’Etat dépense une part significative de ses moyens et de son énergie pour corriger les abus de la liberté, et les lois qui encadrent cette recherche de solutions tendent à être pragmatiques, sans être délimitées par les valeurs fondamentales d’une culture qui situe et motive la liberté individuelle. C’est là le rôle de l’éducation.
Le cas concret de l’avortement touche à un de ses aspects fondamentaux : l’éducation de la sexualité, généreuse et responsable, qui trouve dans l’amour le contexte positif de sa signification. Tant que la culture ambiante pousse chacun à faire ce dont il a envie, l’usage de la sexualité conduira toujours davantage au non respect de la personne humaine qui a pour conséquences : la violence au sein de la famille, l’abus des enfants, le sida, l’utilisation de la femme comme objet, les accidents indésirables pendant l’adolescence, l’avortement. Mettons-nous tous d’accord pour une éducation qui sache promouvoir la dignité de la personne humaine, et qui soit à la hauteur de la civilisation dont nous avons hérité.
La définition de ce que devra être l’éducation sexuelle à l’école est à l’ordre du jour. Celle-ce est bienvenue et nécessaire. Mais si elle ne respecte pas cette vision généreuse de la personne humaine, elle pourra être à l’origine de davantage de permissivité, de violence, de problèmes. Un aspect délicat concerne l’éducation à une saine régulation de sa propre fécondité. La doctrine de l’Eglise, à cet égard, se fonde sur le principe de la fécondité responsable et généreuse, dans le cadre de l’idéal chrétien de la chasteté, qui appelle les chrétiens à vivre leur sexualité comme une expérience d’amour généreux, dans le cadre de la famille, rendue possible avec la grâce propre du sacrement de mariage. L’absence de sanction éthique, de la part de l’Eglise, de toutes les méthodes de régulation de la fécondité, ne peut être utilisée comme un argument en faveur de l’avortement. Celles-ci se définissent par rapport à l’exigence de l’amour chaste, chemin de sainteté, se situant dans le cadre de la conscience de la personne, homme et femme, sans compromettre la vie d’un autre être humain, comme dans le cas de l’avortement. Ce sont des commandements différents dans la Loi de Dieu : garder la chasteté est un commandement, c’est un défi pour vivre sa propre sexualité ; et « tu ne tueras pas », exigence radicale de respect de la vie d’autrui. En termes religieux ou simplement culturels, il n’y aura pas de véritable éducation sexuelle si elle ne s’ouvre pas sur la perspective de la chasteté, conçue comme une vie généreuse et responsable de sa propre sexualité.
Voilà le cadre culturel où l’on construira des solutions, non seulement par rapport au problème de l’avortement, mais pour la stabilité du mariage, par rapport aux désordres qui empêchent une vie saine et pour l’éradication de toutes les formes de violence qui trouvent leur source dans une sexualité désordonnée et égoïste. Tout au long de la vie, la sexualité doit être expression de vie et chemin de bonheur.
J’ai été surpris d’entendre dernierement que la commission europeenne s’etait reunie à Lisbonne pour pousser les portugais à voter “oui” au referundum. Il est indeniable que la bureaucratie européenne poussera tout les etats membres, jusqu’au dernier, à l’egaliser le génocide infantil. Nous commençons malheuresement à voir les vrais objectifs de l’union européenne.
Je n’ai pas vu cela, avez vous une indication plus précise ? Merci !