Il y faut du courage. Un groupe de femmes a arpenté les rues de Dublin, dimanche, pour révéler qu’elles avaient subi un avortement. Mais à l’inverse des « 343 salopes », ce n’était pas pour demander la légalisation du crime. Reprenant le slogan de leurs consœurs américaines, « Silent no more » (« plus jamais silencieuses ») elles ont voulu crier à la face du monde la douleur qui les hante, et leurs regrets.
L’une des organisatrices, Lynn Coles, a précisé lors d’une interview : « On nous avait dit, à toutes, quand nous avons eu une “grossesse de crise”, que l’avortement était la solution pour nous. Ce que nous disons, c’est que cela n’est pas vrai, l’avortement n’est pas bon pour les femmes. »
« On croit, ajoutait-elle, que les femmes qui ont avorté devraient continuer leur vie, il ne faut rien dire si on le regrette, on doit juste se taire. »
Le groupe « Silent no more » s’exprime pour éviter des avortements futurs, mais aussi pour venir en aide à celles qui souffrent d’avoir avorté, à travers l’œuvre « Rachel’s Vineyard » (la Vigne de Rachel) qui ne vise pas à juger ou à condamner ces mères, soumises souvent à une forte « pression », mais à les aider à reconnaître leur mal, et à guérir.