L’éloge du Christendom College a été fait plus d’une fois sur ce blogue. Et ce n’est que justice, car il
s’agit là d’une authentique institution catholique, fidèle au Magistère et à la grande Tradition de l’Église.
Les cérémonies de remise des diplômes de fin d’année se sont déroulées vendredi 15 mai (voir ci-dessous la photo du groupe des diplômés qui furent 93 cette
année), dans une ambiance et dans un contexte diamétralement opposés à ce qui s’est passé à Notre Dame – tiens ! au fait, je m’avise qu’on n’a point chanté de Te Deum
ni célébré une Messe d’action de grâce lors du Commencement officiel à Notre Dame… Ce doit être un oubli du P. Jenkins qui avait tant à faire pour préparer la “grand’messe” du « nouveau
Messie » !
L’administration du Christendom College avait souhaité distinguer tout pa
rticulièrement cette année le P. Frank Pavone (photo prise sur place),
directeur national des Priests for Life, à qui fut conférée la Christendom College’s Pro Deo et Patria Medal for Distinguished Service to God and Country
[1].
Dans son homélie, lors de la Messe qu’il a célébré au Christendom College ce jour-là, le P. Pavone
n’y est pas allé “avec le dos de la cuillère” comme on dit familièrement. Lisez ces quelques extraits de son prône :
« Il y a des gens qui disent que tout le bazar qui se passe là-bas [à Notre Dame] porte
atteinte à l’honneur de la fonction présidentielle. J’ai une info à leur donner : c’est le Président qui déshonore sa fonction de Président des États-Unis par sa position pro-avortement. Tout
responsable élu, à quelque niveau de gouvernement, prenant une position se refusant à reconnaître le droit à la vie et d’y travailler déshonore le sens même de sa fonction. Parce qu’on ne peut
pas être au service du public si l’on se refuse de dire quelle est la différence entre servir le public et tuer le public. ». Après avoir rendu hommage a Mary Ann Glendon qui «
n’avait pas l’intention d’être manipulée [en acceptant la Lætare Medal de Notre Dame], et qui n’était pas disposée à ce que des honneurs, des titres, des positions ou un prestige mondains la
détourne de faire ce qui était juste », le P. Pavone a conclu son homélie par ces paroles : « Vous vous engagez aujourd’hui a restaurer toutes choses dans le Christ, parce que
vous êtes Ses amis et que vous connaissez et possédez le pouvoir de l’amour. Vous avez ce pouvoir de sacrifier tout ce qu’on vous demandera de sacrifier afin de faire progresser la justice, la
vie et l’amour… ». Après avoir reçu sa médaille d’honneur, le P. Pavone déclara : « J’aurai le lourd privilège demain d’être avec les diplômés de Notre Dame (…) qui n’iront pas à
la cérémonie de remise de leurs diplômes, parce qu’ils ne veulent pas prendre part à une cérémonie qui occulte, au lieu de souligner, les enseignements de l’Église quant à la défense des
enfants à naître (…) Puisse le Christendom College continuer à croître dans ce que Dieu l’a appelé à être : une des plus grandes institutions catholiques de notre pays… ».
C’est Jude P. Dougherty, professeur émérite de la faculté de philosophie de la Catholic University of America (Washington DC) qui devait, cette année, prononcer la
Commencement Address et recevoir de cette université un doctorat honoris causa en Lettres. Dans son discours, le professeur Dougherty souligna le danger d’un monde
qui cherche à s’unir quitte à perdre toute identité nationale et culturelle et à être absorbé dans une culture sans visage au cosmopolitisme international et multiculturel : « La plupart
d’entre nous sommes nés en Occident, dans ce qu’on a appelé la “chrétienté”
[Christendom en anglais]. Ce n’est pas par hasard si vous êtes aujourd’hui diplômés par le Christendom College. Au cours des quatre années écoulées, vous avez travaillé dans le cadre
d’un programme qui reflète une culture particulière, celle qui a ses racines à Jérusalem, à Athènes et dans le Paris médiéval. Du fait de la désintégration de la culture occidentale
traditionnelle, ceux d’entre vous qui sont immergés dans la foi, découvriront leur identité première non comme citoyens d’un Occident cosmopolite, mais en tant que fils et filles de l’Église
». Magnifique !
Un des diplômés « majors » (Valedictorian) de cette année, James Tillman, originaire de la Virginie occidentale, fit, au nom de sa promotion, un petit discours dont des
extraits méritent d’être cités.
Après avoir remarqué que, puisque le monde rejetait le Christ, les étudiants diplômés devaient s’attendre, eux aussi, à être rejetés par le monde, il conclut ainsi son discours : « Mais si
nous souffrons avec Lui comme des soldats du Christ, si nous prenons notre croix et Le suivons comme le firent les martyrs, les croisés, les prêtres, les moines et tous les soldats du seul vrai
Roi, alors nous pourrons nous aussi crier : “Viva Cristo Rey !” ».
L’espoir du catholicisme en Amérique est vraiment là et non sur le « vaisseau amiral » de Notre Dame, une université qui devrait changer son nom pour prendre celui de « Titanic » !
[1] La médaille Pro Deo et Patria pour services éminents rendus à Dieu et au pays.