Je vous ai entretenus ici de la campagne que le Center for Bio-Ethical Reform (CBR) a lancée à South
Bend depuis le 28 avril dernier en vue de sensibiliser l’opinion sur l’avortement et de dénoncer la venue d’Obama à Notre Dame. Vous verrez ci-dessous la photographie de l’un des 17
camions qui sillonnent les alentours de l’université, et celle de la banderole tirée par un avion qui passe tous les jours au-dessus du campus (sur l’image au-dessus du dôme doré de Notre
Dame).
Comme il fallait s’y attendre, des critiques ont surgi contre cette campagne de sensibilisation. Certains y voient une violation des demandes de l’évêque de Fort Wayne-South Bend, Mgr John
D’Arcy qui, tout en soutenant les initiatives des étudiants pro vie de Notre Dame, n’est guère favorable à celles venant de l’extérieur, et qu’il souhaite, par ailleurs être « ni
inutiles ni inconvenantes ». CBR rétorque que si ses images « sont “inconvenantes” c’est parce que l’avortement est “inconvenant” » mais qu’elles seront exposées de manière
pacifique. « Ce sont des photographies choquantes, ajoute CBR, qui ont mis fin aux abus du travail des enfants, aux injustices quant aux droits civiques, à l’engagement de
l’Amérique dans des conflits mal conçus. Et ces photos choquantes aideront à mettre un terme à l’avortement même si les militants pro vie doivent les exposer malgré les objections des pro vie
pacifistes ».
Une étudiante de Notre Dame qui recevra son diplôme ce 17 mai a écrit à Gregg Cunningham, directeur de CBR pour se plaindre de cette campagne : ces images « dérangeantes
» la mettent « mal à l’aise » tant elles sont « inconvenantes et déplacées ». La réponse de Cunningham mérite d’être traduite : « Si vous pensez que ces photos
d’avortement sont “dérangeantes” pourquoi n’êtes-vous pas davantage dérangée encore par l’avortement lui-même ? Pourquoi être vous plus attentive à vos propres “aises” qu’à la survie de petits
enfants qu’on massacre ? Est-ce cela que les prêtres vous enseignent à Notre Dame : que vos “aises” sont plus importantes que la vie de quelqu’un ? Beaucoup de vos copines de classe ont
subi un avortement et un bien plus grand nombre en subira un dans le futur. Certaines de ces étudiantes, en tout cas celles chez qui la conscience fonctionne, pourraient être instruites sur la
manière de sauver leurs bébés à la condition qu’elles soient mises dans l’obligation de voir ce qu’est l’avortement et ce qu’il produit (…) Ces étudiantes ont davantage besoin de vérité que
d’aises. Vous me dites que M. Obama vient pour vous honorer. Nous allons faire en sorte que votre classe voient la réalité cachée de ce qu’il défend, et ainsi vous serez mieux à même de
juger la nature de l’honneur que sa présence va vraiment vous faire, à vous et à vos camarades de classe ».
Ca nous change des campagnes “soft” comme celle de l’ADV !
A quand les mêmes en France ? Je m’interroge sur ce qui est le plus efficace.
En tout cas une chose est sûr, aux E.U. les arguments des “pro life” ont encore droit de citer dans le débat public, alors que chez nous toute remise en cause même indirecte du “droit” à l’avortement est systématiquement marginalisé voire censuré.
En essayant de négocier quelques aménagements à la marge par un argumentaire “soft” on obtient rien. Avec des campagnes au style américain on obtiendra peut-être pas plus, mais au moins on se fera entendre sans être petit à petit réduits au silence, en attendant peut-être un jour le réveil des consciences.
Qu’en pensent D. Hamiche et les lecteurs du blog ?
L’affiche sur le camion est tres puissante.
Je connais Greg Cunningham et j’ai utilise cettes affiches en Angleterre. Notre campagne etait bien concue et faite avec la connaissance de la police. Neanmoins, apres trois ou quatre manifestations, on m’a arrete et pris a travers les cours pour six mois. En fait, j’ai gagne, apres une travailleuse de Marie Stopes a montree les memes affiches sur la chaine de television, “Channel 4”.
Apres ca, on continue les manifestations, encore avec la connaissance de la police, mais pas assez de personnes voulaient participer.
Si vous voulez faire ca en France, je voulais vous informer des consequences potentielles, et que je prierais pour vous.