Les tours de passe-passe du P. Jenkins, même s’ils sont assez visibles, ne laissent pas de me surprendre par leur répétitivité lassante. Il ne faut pas faire un gros effort de mémoire pour
se souvenir qu’après le refus de Mary Ann Glendon (voir ici) de recevoir la
Lætare Medal et de prononcer le discours de réception, le P. Jenkins avait sitôt fait savoir qu’il était dans son intention et dans celle de ses complices « d’accorder la
Lætare Medal à un autre récipiendaire méritant », et qu’on en ferait « l’annonce sitôt que possible ».
Après deux jours d’intenses et vaines recherches, le P. Jenkins a du jeter l’éponge : il n’a trouvé personne « méritant » de recevoir la Lætare Medal cette année, ou plutôt
il n’a trouvé aucun Américain catholique pratiquant et présentable qui accepte de la recevoir dans de telles conditions. En conséquence, et pour la première fois depuis l’année de sa création, en
1883, la Lætare Medal ne sera pas conférée cette année…
Mais le P. Jenkins a trouvé un “truc” qu’il doit estimer très subtile pour faire passer ce nouveau désastre qu’il vient de faire subir à Notre Dame.
L’ambassadeur Glendon devait donc et recevoir la Lætare et prononcer le discours de remerciement. L’astuce du P. Jenkins a consisté à trouver quelqu’un de présentable,
capable de prononcer un discours de remplacement mais à qui on n’ait pas à conférer la médaille… Voici le communiqué du P. Jenkins d’hier : « En réfléchissant à la personne qui
pourrait nous apporter une parole incontestable, une passion pour le dialogue, une grande stature intellectuelle et un profond attachement aux valeurs catholiques pour parler du rôle des
médaillés de la Lætare – particulièrement en ces circonstances peu ordinaires – il est vite devenu clair que le choix idéal était le juge Noonan (…) Dès lors que le juge
Noonan est un précédent récipiendaire de la Lætare Medal, nous avons décidé, après réflexion, de ne pas décerner la médaille cette année ». Subtile, n’est-il pas
?
Né en 1926, John T. Noonan Jr. (photo), est assurément un
personnage d’une certaine stature intellectuelle. Bardé de diplômes, ce juriste à la bibliographie impressionnante par son volume (14 ouvrages publiés), enseigna le droit notamment à Notre
Dame (1961-1966). Il fut nommé juge fédéral (cours d’appel des États-Unis pour le 9ème circuit) par le président Reagan en 1985, et il fut, l’année précédente, le lauréat de la
Lætare.
Mais ce catholique pratiquant est-il si profondément attaché aux valeurs catholiques que l’affirme le P. Jenkins ? On peut avoir quelques doutes la-dessus, car s’il est
indéniable que Noonan est solidement opposé à l’avortement, il ne l’est pas du tout à la
contraception artificielle ce qui ne qualifie pas comme défenseur des valeurs catholiques défendues par le Magistère ! Son article « Development in Moral Doctrine », publié en 1993 [1], présente
également des développements sur la doctrine morale de l’Église peu conformes au Magistère (on pourra en lire une critique ici).
[1] Dans Theological Studies, n° 54 (1993), pp. 662-677.
“Un profond attachement aux valeurs catholiques” !
Sous la plume de Jenkins, ces mots sont la signature d’un malade mental ou d’un véritable escroc : honorer le mortifère Obama ne relève pas d’un “profond attachement aux valeurs catholiques” !
Question : Comment cet escroc délirant est-il encore à la tête de Notre Dame University ?
Sa place n’est plus dans la société car il est dangereux pour celle-ci, à moins que conduire les âmes en enfer ne soit pas un danger…