Lorsque nous avons publié, le 3 mai dernier, un article faisant état de rumeurs de déclarations hérétiques de la part du nouvel évêque de Rodez, nous ne nous attendions certes pas à recevoir aussi vite et aussi nettement confirmation de ces rumeurs. Un correspondant nous envoie cette lettre, qui ne laisse hélas guère de place au doute. Et je ne vois pas bien comment on pourrait imaginer que les services de la nonciature auraient pu ignorer ces renseignements accessibles, non pas certes au plus grand nombre, mais au moins à un enquêteur doué de deux choses: la volonté de se faire une idée suffisamment nette du futur évêque, et une bibliothèque suffisamment riche en matière ecclésiastique (ce qui ne manque pas à Paris).
Monsieur le Directeur,
J’ai lu votre article du 3 mai sur Osservatore Vaticano à propos de l’incroyable nomination du P. Fonlupt comme évêque de Rodez. Comme vous le savez, le diocèse de Clermont, dirigé par Mgr Simon, est l’un des plus progressistes de France, mais au sein de ce diocèse, l’abbé François Fonlupt était à la pointe de la pastorale la plus subversive. Comment a-t-on pu faire, sous Benoît XVI, de François Fonlupt – dont vous dites, à juste titre, qu’il est par ailleurs, très sympathique humainement –, un évêque ? C’est totalement incompréhensible pour les catholiques que nous sommes. Cela nous plonge même dans une espèce de désespérance.
Tous ceux qui le connaissent savent qu’il a tenu des propos inadmissibles du point de vue catholique sur la famille (les divorcés « remariés » civilement) ou sur le dialogue interreligieux, qui auraient dû attirer l’attention des autorités romaines et tout d’abord de la nonciature apostolique. On a peine à croire que cette dernière ait fait une quelconque enquête à son sujet ?
Je ne vous citerai qu’un seul point. L’abbé François Fonlupt a publié un article intitulé « Communion fraternelle et communion au Corps du Christ », dans la revue Chercheurs de Dieu, organe du Service national de la Catéchèse et du Catéchuménat, n° 161, de mars 2007, « Entrer en catéchuménat. Jeudi saint et catéchuménat », pp. 24-25. Ce court article (François Fonlupt fait toujours bref, mais… dense) entend souligner l’importance de l’accueil de la communauté chrétienne célébrant l’eucharistie pour permettre aux catéchumènes de discerner le Corps du Christ.
Comme on le sait, l’une des manières d’exprimer ce qu’est la grâce sacramentelle propre du sacrement de l’eucharistie, la res comme disent les théologiens, est d’expliquer que la réception de la communion consolide l’unité du corps mystique : « Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, à nous tous nous ne formons qu’un seul corps, car nous avons tous pris part à ce pain unique » (1 Co 11, 17).
Mais la théologie implicite de François Fonlupt consiste à passer du Corps physique du Christ, à son Corps mystique, pour absorber la réalité du premier dans le second. A la manière de bien des modernes, il confond (volontairement ?) la grâce signifiée et non contenue dans le sacrement, la res, avec ce que les théologiens nomment la « grâce et signe » contenus dans le sacrement, la res et sacramentum, à savoir le Corps et le Sang du Christ rendus présents sous les espèces consacrées pour réaliser le sacrifice eucharistique et pour en appliquer les fruits par la communion.
Le malheur est qu’il passe de l’implicite (Corps sacramentel et Corps mystique sont une même chose, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de Corps sacramentel à proprement parler) à l’explicite en précisant très clairement sa thèse, laquelle devient dès lors franchement hérétique : « Il s’agit, écrit-il, de discerner, de reconnaître le Seigneur qui se manifeste à présent à la communauté de ses amis autant [c’est moi qui souligne] par le pain et le vin partagés et la mémoire de sa mort et de sa Résurrection, que par l’assemblée qu’il constitue comme son corps ».
S’agirait-il seulement d’un aliquo modo, un « d’une certaine manière », comme en avancent parfois les théologiens, mais qui serait l’espèce extrêmement sulfureux ? Non pas. François Fonlupt enfonce le clou et s’enfonce : « Le corps du Seigneur, dit-il, sa présence de Ressuscité, sont accueillis à travers le pain et le vin, mais de manière tout aussi réelle et signifiante dans l’assemblée ». Il y a bien pour lui équivalence de réalité et de signification entre le pain et le vin consacrés et l’assemblée qui célèbre : Corps du Seigneur sous le signe sacramentel et Corps du Seigneur dans l’assemblée sont reçus « de manière tout aussi réelle et signifiante ». Il y a, en somme, une « présence réelle » dans l’assemblée. Et, inversement, la présence sacramentelle n’est que mystique.
Sans même en tirer les conséquences, les termes de François Fonlupt constituent en soi, matériellement une hérésie (proche, en fait, de la conception calviniste de l’eucharistie). Soyons justes: ces deux pages de texte, et très spécialement ces deux « thèses », manifestent d’abord et avant tout une nullité théologique abyssale. Nullité qui sauve peut-être – Dieu seul le sait – leur auteur de l’hérésie formelle concernant le plus important sacrement de notre religion.
Mais, qu’il soit nul théologiquement ou qu’il soit hérétique (et sans doute les deux), François Fonlupt vient d’être nommé par les organes du Siège apostolique évêque du diocèse de Rodez. Nul ou hérétique, François Fonlupt sera consacré comme successeur des Apôtres et Docteur du Peuple chrétien, le 5 juin 2011, et c’est bien cela le problème!
Pardon? Je lis “Nul ou hérétique, François Fonlupt sera consacré comme successeur des Apôtres et Docteur du Peuple chrétien, le 5 juin 2011”.
Il le sera si Dieu le veut – ou du moins si Dieu le permet, puisqu’on ne peuit penser que Dieu veuille donner à ses apôtres un successeur hérétique. En attendant le 5 juin, rien n’interdit, justement, d’attirer fortement l’attention des autorités romaines.
Si Benoît XVI a révoqué les évêques de Pointe Noire et de Toowoomba, il peut aussi révoquer celui de Rodez. Et comme il est tout de même plus logique et plus facile de prévenir que de guérir, le Très Saint Père peut aussi lui barrer dès maintenant la route de l’épiscopat.
En tout cas, à la lumière des récents cas australien et congolais, il me semble qu’il faut prier et agir en ce sens.
Raconter n’importe quoi en soupoudrant de latin ne change rien à l’affaire : cet inconnu délateur est peut-être vaguement “thomisant” mais pas du tout théologien – à la différence de François Fonlupt. Qu’il prenne le temps de lire les homélies de saint Augustin et il verra que le saint Père et Docteur enseigne ce que Mgr Fonlupt écrit !
Un hérétique de moins mais un vilain délateur de plus ! Dire que l’on devrait dire des chrétiens “Voyez comme ils s’aiment” ! Au lieu de cela, tout ce pénible courrier n’est que haine de l’autre ! Lamentable et vraiment pas catholique !!
Je suis tout à fait d’accord avec Erasmus Minor, ce n’est pas chrétien de faire de la délation .Mais si il s’avère que l’abbé Fonlupt est un hérésiarque les autorités romaines doivent s’occuper de cette affaire. En effet, un évêque hérétique serait une abomination aux yeux du Dieu trois fois saint.
Il me semble que cela est quand même extrêmement grave. Les éléments que vous donnez prouvent de manière incontestable que ce nouvel “évêque” est hérétique. Bossuet écrivait que “Dieu permet les hérésies pour éprouver la foi de ses serviteurs”, mais la question qu’il faut se poser aujourd’hui dans cette préoccupante décomposition de l’épiscopat est: qu’est-ce qui permet qu’un hérétique soit si facilement consacré évêque?
Il faut, de toute urgence, alerter le Siège Apostolique.
Erasmus étale encore une fois ses turpitudes en public. Confondre la haine et la dénonciation d’un personnage dangereux pour la foi du troupeau, ça relève de la confusion mentale. Cette instrumentalisation de la charité est écoeurante. On devrait laisser proférer n’importe quelle hétérodoxie sous prétexte de charité! Le personnage qui se qualifie présomptueusement d’Erasme ferait bien de faire la distinction entre la personne et la doctrine.
Les ambiguïtés doctrinales de l’abbé Fonlupt sont hélas monnaie courante dans l'”église qui est en France” et s’il fallait appliquer à l’épiscopat de notre pays la même rigueur que celle qui a valu à l’évêque australien Mgr William Martin Morris sa récente destitution, beaucoup de mitres tomberaient en France. On devine l’embarras du siège apostolique et les arbitrages délicats auxquels il doit se livrer.
Très vrai, Bernard. Quand je lis “En effet, un évêque hérétique serait une abomination aux yeux du Dieu trois fois saint”, je me dis “alors que d’abominations dans nos conférences épiscopales”. Hypolite Simon, Rouet et Nourrichard en sont les parangons!
Pas chrétien de faire de la délation… Attention : si c’est pour détruire une personne, ce n’est en effet pas chrétien. Mais en défense de la foi, c’est un devoir de dénoncer l’hérésie. M. Erasmus n’est sans doute pas aussi catégorique lorsqu’il s’agit d’attaquer des attitudes bien moindre de la part de fidèles attachés à la Tradition. Alors là, que de délation de la part des progros!!!
de tous temps on a enseigné que le Christ est présent dans l’Eucharistie et que les chrétiens y recevaient des graces; l’ame est faible mais Jésus nous donne de la force et amène aux vertus chrétiennes, je n’avais jamais entendu dire qu’Il était présent dans l’assemblée
On se prend à trembler si vous étiez, Messieurs les délateurs, en charge de la chose publique et non simplement de libres disputeurs. Que faudrait-il faire alors de ces hérétiques que vous voyez à tous les coins de rue ? La prison ? Pire encore ?
Je suis curieux de lire vos réponses.
Mais je continue à penser ce que j’ai écrit : ce qu’écrit Fr. Fonlupt est catholique, vous en déplaise !
Comme d’habitude, Erasmus Minor se croit sur le blog de Golias où sont commentaire aurait été chaudement applaudi.
.
Mais s’il connaissait un peu St Paul et ses admonestations contre ceux qui se fourvoient, il tournerait sa langue dans sa bouche.
.
Errare humanum est. Sed perseverare diabolicum.
Ce n’est pas de la délation, selon le
Can. 212
§ 2. Les fidèles ont la liberté de faire connaître aux Pasteurs de l’Église leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits.
§ 3. Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des moeurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes.
Cf. 1 Timothée 5, 20.
Encore une fois, comme il serait plus simple de s’en tenir à l’enseignement solide et sûr de l’Église. Les articles 1373 à 1381 du Catéchisme de l’Église catholique traitent justement de cette question de la présence réelle du Christ dans la Sainte Eucharistie.
Par la transsubstantiation, la présence du Christ tout entier est réelle et unique dans les Espèces Consacrées du pain et du vin, justement parce qu’il s’agit d’une présence dite substantielle. Telles ne sont pas les autres formes de présences réelles dans l’assemblée réunie, dans la Parole proclamée et dans le prêtre célébrant.
Pour ma part, je ne vois pas de mal, bien au contraire, à étudier en détail la doctrine d’un homme qui va probablement être consacré évêque. La foi est réellement un trésor, il faut redouter grandement de l’abîmer de quelque manière que ce soit, et plus encore par les pasteurs du peuple de Dieu.
Saint Augustin a prononcé des centaines d’homélies, dont nous n’avons en général trace que par les scribes qui les notaient au vol, voire qui les recomposaient par la suite. Erasmus le Petit s’aventure donc beaucoup. De toute façon, si saint Augustin a réellement tenu des homélies qui ne faisaient pas toutes les distinctions nécessaires entre les divers modes de présence du Christ, il est fondamental de voir que la théologie se développe au cours des siècles. C’est le principe même du développement homogène et il est typique du “progressisme” d’être réactionnaire en prétendant en revenir à des expressions moins explicites. Heureusement que la théologie a progressé et a explicité bien des choses dans les mystères du Christ, dans les vérités de la foi. Erasmus est contre le progrès. Il est littéralement à contresens.
Cela fait déjà bien longtemps que l’on croise l’hétérodoxie à tous les coins de l’Eglise : propos ambigus de nos évêques, de nos prêtres, simulacres de mariage, de remariage, “fêtes d’accueil” à la place des baptêmes, liturgies “créatives”, communion pour tous, ignorance crasse de la majorité des fidèles des choses de leur propre religion, sourires en coin à propos de la présence réelle, de la virginité de Marie, de la résurrection, du Pape,… Les temps sont pénibles pour les cathos instruits dans le dogme et la doctrine éternelle de l’Eglise. Il ne faut donc pas s’étonner que de telles personnes accèdent à des postes importants ! Restons fidèles aux enseignements éternels de l’Eglise et choisissons bien les sources auxquelles aller nous abreuver…
Yves, l’introduction générale du missel reprend ainsi les 4 modes de présence du Christ au cours de la Messe. En effet seules les espèces eucharistiques reçoivent le qualificatif “présence réelle et permanente” (Préambule, no 7).
.
Ici:
, vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/documents/rc_con_ccdds_doc_20030317_ordinamento-messale_fr.html
.
Le no 27 éclaire totalement la question de la présence du Christ. “En effet dans la célébration de la messe où est perpétué le sacrifice de la croix, le Christ est réellement présent dans l’assemblée elle-mëme réunie en son nom, dans la personne du ministre, dans sa Parole, et aussi, mais de faÇon substantielle et permanente, sous les espèces eucharistiques.”
.
C’est la position catholique. C’est l’enseignement de l’Eglise.
Quand il va recevoir la crosse de berger c’est sur qu’il va entrainer avec lui c,est brebis,
çà me fait pensée a un arbre auquel les branches se décesse avec le temps et il en restera toujours des séquelles,
Rome devrais réagir avant qu’il soit trop tard
protège on les brebis.
Voilà des millénaires que le Peuple de Dieu est en marche. Et son Dieu lui a parlé par les prophètes. Des fractions de ce Peuple sont guidées aujourd’hui par des prophètes, une part de ce Peuple est à la suite de Jésus en Eglise guidée par les “envoyés” du Christ Parole de Dieu.
Si chacune des portions de son Eglise avait toute la Vérité et se permettait d’être incisive à l’égard des autres familles ecclésiales que deviendrait la Vie? “Tu as dit à tes Apôtres, je vous laisse Ma Paix”.
Plaise à Dieu que nous soyons tous artisans de Paix!
Ce petit peuple à la suite de Jésus le Christ est aussi assemblée convoquée pour vivre l’Eucharistie: don de Dieu pour les hommes. L’Eucharistie s’achève par un envoie en Mission: “Allez dans la Paix du Christ”. Cet envoie n’est pas rien: “Celui qui vous reçoit, me reçoit. Celui qui me reçoit reçoit Celui qui m’a envoyé”.
Est-ce que Il y a contradiction ou complémetarité dans les différents modes de présence et d’action du Seigneur Jésus?
Le Peuple de Dieu dont chaque membre est “Temple de l’Esprit-Saint” ne peut-il pas être lui aussi signe sensible de la Présence de l’Amour de Dieu lorsqu’il vit sa mission?
Que le Seigneur nous réunisse dans le respect de la démarche de conversion de chacun et que son Esprit accompagne notre frère François au service de son Peuple qui est à Rodez. Une grande grâce pour l’Eglise qui est à Rodez qui, avec François, est invitée à cheminer dans le respect de toutes les quêtes spirituelles, oecuméniques et interreligieuses.