L’agence d’information religieuse Zenit – émanation des Légionnaires du Christ à Rome – fait généralement un honorable travail de journalisme, mais elle vient – inadvertance ? – de
pousser le bouchon un peu loin…
Dans une de ses dépêches du 15 septembre, elle titrait :
Ce titre est évidemment trompeur – sinon mensonger.
L’Église catholique aux États-Unis, par le truchement, notamment de Richard Doerflinger, directeur-adjoint des Activités Pro-Vie de la Conférence épiscopale des
États-Unis (voir ici, j’ai traité ce sujet le… 11 septembre : je me demande parfois à quoi cela sert que je me décarcasse…), ne
« félicite » pas le président américain pour ses déclarations du 9 septembre relatives au financement de l’avortement et au respect de la clause de conscience dans le projet de loi
réformant le système de santé (ObamaCare), mais « accueille favorablement » son « engagement à exclure le financement fédéral de l’avortement et à maintenir les lois fédérales
en vigueur protégeant le droit de conscience des personnels de santé ». Dans ces matières délicates, les agences et organes de presse catholiques devraient peser leurs mots et expressions au
trébuchet…
Les évêques, évidemment, se disent disposés à travailler « avec le Congrès et l’Administration pour s’assurer que ces protections seront clairement exprimées dans la nouvelle loi, de telle
sorte que personne ne soit contraint de payer pour un avortement ou d’y prendre part comme conséquence de la réforme du système de santé. » C’est pourtant clair : le financement fédéral de
l’avortement (et son corollaire : le respect de la clause de conscience pour les personnels de santé se refusant à procurer un avortement ou à y participer) est un point non négociable
pour les évêques et les “paroles verbales” d’Obama doivent d’abord passer explicitement, en toutes lettres, dans le libellé du projet de loi avant que les évêques discutent avec l’administration
ou le législateur de la hauteur, de la longueur, de la largeur et de la profondeur de l’usine à gaz dispendieuse – et à mon sens inefficace – qu’Obama veut proposer à l’admiration des
générations présente et future !
Le titre de la dépêche de nos amis de Zenit a abusé plus d’un lecteur pressé et j’ai eu plusieurs communications cet après-midi de personnes pensant que les évêques avaient génuflecté
devant l’ObamaCare. Il n’en est rien !
Je tombe d’ailleurs, mais dans un même registre, sur des propos de l’évêque de Rockford (Illinois), Mgr Thomas Doran, repris dans LifeSiteNews du 15 septembre, où, à propos de
l’usine à gaz obamanesque, l’évêque déclare : « Notre bureaucratie fédérale est un vaste terrain vague parsemé des carcasses des programmes fédéraux absurdes qui se sont révélés infiniment
pires que les problèmes qu’ils étaient supposés corriger »… « Quoi que nous inventions », poursuit l’évêque, ce qui est premier et qui doit être respecté dans un projet de loi comme
celui qui est actuellement débattu, « c’est la vie humaine, de la conception à la mort naturelle ».
On peut donc, sans forcer la note, rajouter le nom de Mgr Doran à la liste des 17 évêques américains (voir ici) qui ont
explicitement dit non à l’ObamaCare en l’état.