Mgr Ravel, évêque aux Armées, parle de la laïcité:
“Le caractère ‘laïque’ d’une réalité ne s’oppose pas à Dieu et à son pouvoir d’alliance puisque Dieu lui-même a voulu et a fait les choses ‘laïques’ c’est-à-dire à distance de lui pour qu’elles aient leur consistance propre. La foi catholique affirme que l’acte de création n’est pas une émanation ou une diffraction de l’Etre divin mais un acte précis qui pose une chose dans l’être, non pas séparée de Dieu (qui en reste la source) mais différente de Lui (qui est le Tout Autre). […] A cette théologie chrétienne de la laïcité s’opposent les visions panthéistes à travers lesquelles les choses et Dieu se confondent : la réunion totale de l’ensemble des créatures ne coïncide pas avec Dieu.”
C’est la laïcité si l’on veut. Mais à un titre métaphorique.
Dans le mot “laïc”, il y a peuple. “Laos” en grec.
Au sens propre, la laïcité c’est la distinction entre les clercs proprement dits, et le peuple, les laïcs.
Ce qui fonde la laïcité, au sens chrétien du terme, c’est cette parole du Christ : “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” (Mc 12,17).
Pour la première fois est établie une distinction nette entre le pouvoir public (géré par les laïcs) et le pouvoir proprement religieux géré par les clercs.
Dans la société antique les deux pouvoirs étaient souvent confondus. Dans l’Israël ancien, on avait un début de séparation entre d’une part les prêtres (tribu de Lévi) et les non-prêtres, entre le grand prêtre, responsable du culte, et le roi. détenteur du pouvoir civil. Mais les rôles respectifs interféraient souvent.