La Documentation catholique a récemment publié un article du cardinal Joseph Zen Ze-kiu, ancien archevêque de Hong-Kong, dénonçant avec force ceux qui, d’Occident, prétendent régler les difficiles questions rencontrées par les évêques chinois fidèles à Rome:
“Le P. Heyndrickx parle de catholiques parvenus « à maturité ». Ces catholiques sont comme les prophètes de cour d’autrefois. Ils n’ont pas besoin d’être courageux. Ils ne risquent rien. Ils ont simplement besoin d’être habiles. Les prophètes de cour modernes voyagent dans le bonheur des wagons impériaux de l’Église indépendante et, de temps en temps, ils crient : « Vive le Pape ! ».
Les véritables prophètes, en revanche, sont gênants (et pas seulement pour leurs ennemis) et ils sont éliminés, ou pour reprendre les propres paroles du P. Heyndrickx, « tués ». Mais ils n’ont pas peur. Ils y sont prêts. Cependant, le tragique de l’histoire, c’est que ce sont nos frères de la communauté du silence, qui ont survécu si longtemps à tous les efforts de destruction de l’ennemi, qui vont maintenant mourir des mains de leurs propres frères.”
Pour ma part, la dernière chose que je voudrais serait d’être l’assassin de mes frères chrétiens martyrisés et je remercie chaleureusement le cardinal Zen d’avoir eu la franchise de parler. Trop nombreux sont en effet les catholiques d’Europe qui finissent par ne plus voir de différence entre l’Eglise des catacombes et l’Eglise officielle. Certes, tous les évêques de l’Eglise officielle ne sont sans doute pas universellement schismatiques — et certes aussi, je me garderais bien de porter un jugement sur leur choix qui répond à une situation pour le moins complexe -, il n’en reste pas moins que l’Eglise souterraine est restée fidèle à Rome malgré les persécutions et qu’elle a droit à toute notre admiration et à tout notre amour!