Grâce au vaticaniste Sandro Magister, je prends connaissance de cette admirable description de la façon dont le prétendu “esprit du concile” s’est imposé dans l’Eglise – description qui est extraite de la toute récente édition des mémoires du cardinal Biffi, ancien archevêque de Bologne:
“La première phase consiste en une approche discriminatoire des textes conciliaires, qui distingue d’une part ceux qui sont acceptés et que l’on peut citer et d’autre part ceux qui sont inopportuns ou tout au moins inutiles, qu’il convient de passer sous silence.
Dans la seconde phase, on reconnaît comme un précieux enseignement du concile non pas ce qui a été formulé en réalité, mais ce que la sainte assemblée nous aurait donné si elle n’avait pas été entravée par la présence d’un grand nombre de pères conciliaires rétrogrades et insensibles au souffle de l’Esprit.
Dans la troisième phase, on insinue que la véritable doctrine du concile n’est pas celle qui a été effectivement formulée et approuvée canoniquement, mais celle qui aurait été formulée et approuvée si les pères conciliaires avaient été plus éclairés, plus cohérents, plus courageux.
Avec une telle méthodologie théologique et historique – elle n’est jamais formulée de manière aussi claire mais elle n’en est pas moins implacable pour autant – on imagine facilement le résultat qui en découle : ce qui est adopté et valorisé de manière presque obsessionnelle, ce n’est pas le concile qui a été effectivement célébré, mais (pour ainsi dire) un “concile virtuel” ; un concile qui a sa place non pas dans l’histoire de l’Église, mais dans l’histoire de l’imagination ecclésiastique. Et quiconque se hasarde, même timidement, à ne pas être d’accord reçoit la qualification infamante de “préconciliaire”, quand il n’est pas carrément rangé parmi les traditionnalistes rebelles ou les intégristes exécrés.”
Il faut être honnête : il s’excommunie lui-même ! le pire c’est que tout cela est non seulement pervers MAIS rapidement contagieux !… ce n’est, hélas, pas nouveau que “les intégristes sont ceux qui obéissent au Pape” (sic)
Il y a mieux que cela et cela a été annoncé par Osservatore Vaticano , c’est le livre récent ( traduction de l’italien en français le 8 décembre 2009 ) “Le Concile Oecuménique Vatican II un débat à ouvrir” de Brunero Gherardini ( ancien doyen de la faculté de Théologie de l’Université Pontificale du Latran au Vatican)édité par Casa Mariana Editrice qui est beaucoup plus explicite et précise NON PAS SUR l’ESPRIT du CONCILE VATICAN II mais les SUR LES TEXTES EUX MÊMES…Gherardini révèle enfin avec une maitrise de la langue qui ne tromppe sur les problèmes majeurs tels la liberté religieuse et l’oecuménisme la rupture radicale de ces textes et la contradiction flagrante de ces textes avec la teneur des 20 Conciles précédents…
Une véritable BOMBE dans l’Eglise catholique mais qui ne semble pas susciter de réaction de l
Puis-je tout de même rappeler que, dans l’ecclésiologie la plus traditionnelle, seul un Concile (Oecuménique) peut remettre en cause ce qu’a promulgué un Concile (Oecuménique) antérieur? C’est aussi simple que cela : tant que Vatican II ne sera pas remis en cause par un autre Concile (Oecuménique), il fera autorité dans l’Eglise catholique, et tous les fidèles catholiques romains de rite latin ou d’autres rites seront soumis, au regard de la foi, à ses Constitutions, Décrets et Déclarations… sous peine de schisme, s’ils s’y refusent.