Lors de la septième congrégation du synode, Mgr Edmond Fahrat, nonce apostolique au Liban, a fait cette intervention poignante, à la fois effrayante sur nos responsabilités à tous dans le désastre actuel de cette région et de l’exil de nos frères chrétiens, et pleine d’espérance:
“La situation du Moyen-Orient aujourd’hui, c’est comme un organe vivant qui a subi une greffe qu’il n’arrive pas à assimiler et qui n’a pas eu de spécialistes pour le soigner. En dernier recours, l’orient arabe musulman a regardé vers l’Eglise, croyant, comme il le pense en lui-même, qu’elle est capable de lui obtenir justice. Cela n’a pas été le cas et il est déçu, il a peur. Sa confiance s’est transformée en frustration. Il est tombé en crise profonde… Aujourd’hui, l’Eglise subit des injustices et des calomnies. Comme dans l’Evangile, beaucoup partent, d’autres se lassent ou prennent la fuite. Les frustrés et les désespérés se vengent sur les innocents. Derrière les assassinats physiques et les échecs les plus cuisants, il y a le péché… L’action de Dieu continue dans l’histoire. L’Eglise au Moyen-Orient vit en ce moment son chemin de croix et de purification, qui mène au renouveau, à la résurrection. Les souffrances et les angoisses du présent sont les gémissements du nouvel enfantement. Si elles durent, c’est que ce genre de démons, qui tourmentent notre société, ne se chassent que par la prière. Peut-être n’avons nous pas encore assez prié!”
NB du 19/10/2010: le texte que je donnais ici était issu de l’agence Vatican Information Service. Voici le passage cité par Sandro Magister, sans les coupures. On constatera que la tonalité est fort différente et beaucoup moins pacifique que ce que nous avions pu lire dans les extraits de VIS:
“La situation du Moyen-Orient aujourd’hui, c’est comme un organisme vivant qui a subi une greffe qu’il n’arrive pas à assimiler et qui n’a pas eu de spécialistes pour le soigner. En dernier recours, l’Orient arabe musulman a regardé vers l’Église, croyant, comme il le pense en lui-même, qu’elle est capable de lui obtenir justice. Cela n’a pas été le cas et il est déçu, il a peur. Sa confiance s’est transformée en frustration. Il est tombé dans une crise profonde. Le corps étranger, non assimilé, le ronge et l’empêche de s’occuper de son état général et de son développement. Le Moyen-Orient musulman dans son écrasante majorité est en crise. Il ne peut se faire justice à lui-même. Il ne trouve d’alliés ni sur le plan humain, ni sur le plan politique, moins encore sur le plan scientifique. Il est frustré. Il se révolte. Sa frustration a eu pour effets les révolutions, le radicalisme, les guerres, la terreur, et l’appel (da’wat) au retour aux enseignements radicaux (salafiyyah). Voulant se faire justice par lui-même, le radicalisme recourt à la violence. Il croit obtenir plus d’échos s’il s’attaque aux corps constitués. Le plus accessible et le plus fragile, c’est l’Église”.
Intervention poignante de vérité,nous autres chrétiens,nous avons laissé faire l’injustice envers les peuples de cette région,sionisme en Palestine,agression en Irak,en Afghanistan;les chrétientés de cette région en retour subissent le choc de notre silence assourdissant.