Pour sa part, l’abbé de Beukelaer, à la fois membre du « jury » et « lauréat », obtint le 5e prix du classement. Cette popularité est-elle due à ses talents de diplomate, la profession qu’il avait envisagée dans ses jeunes années ? En tout cas, sa capacité à éviter les prises de position trop nettes est incontestable (pour le meilleur comme pour le pire). En mars 2006, donnant à l’Interdiocesaan Pastoraal Beraad (conseil intediocésain des laïcs) une conférence sur le thème de l’homosexualité, il se rangeait derrière une « interprétation douce » (« zachte ») des critères énoncés dans l’instruction vaticane de 2005 sur le discernement des tendances homosexuelles chez les candidats aux ordres.
De la part d’un directeur de séminaire, ça laisse songeur. Que se passera-t-il si l’abbé de Beukelaer accède à l’épiscopat ?
Un cran plus loin, il a d’ailleurs participé en fin 2003 à une retraite monastique avec la Communauté du Christ Libérateur, qui s’autodéfinit comme « groupe de chrétiens gays et lesbiennes ». Il est à craindre que l’abbé de Beukelaer ait abusé de ses talents diplomatiques car, à lire le compte rendu (lettre 82, pp. 11-14), la CCL ne s’est pas sentie seulement respectée au plain humain mais aussi encouragée dans ses revendications idéologiques. Eviter de blesser les homosexuels, qui sont souvent victimes de manques criants de charité, c’est bien, mais faut-il exercer la diplomatie au point de tenir un langage flou à une association qui milite en faveur de « droits » contre nature ? Un possible (probable?) successeur des Apôtres ne devrait-il pas plutôt prêcher avec douceur et fermeté la vérité enseignée par l’Eglise?
(à suivre)
Saint Paul n’a jamais été ni mollasson,ni tiède,un éventuel successeur n’a pas à l’ètre!
Il faudrait qu’un jour on m’explique pourquoi certain s’accrochent au Catholicisme?le protestantisme,serait l’enfer pour eux,alors qu’il est si proche de leur façon de voir?
je viens de relire l’instruction vaticane de 2005,quelle clarté lumineuse!
Une source mieux informée ou plus bienveillante auraient pu ajouter que, de fait je pense que les baptisés participant à ce WE de retraite avec la Communauté du Christ libérateur se sont sentis respectés, mais que ce fut au prix d’échanges de vues parfois très vifs. Je les ai encouragés à vivre leur foi, mais nullement à propager une quelconque “revendication”. Et si, au lieu de spéculer dans le vide sur mon avenir ecclésial, vous écriviez quelque chose qui redonne courage aux catholiques de Belgique en pleine tempête? Bien fraternellement.
Permettez un bref témoignage personnel. L’abbé de Beukelaer est “vicaire dominical” dans ma paroisse d’adoption et j’entends régulièrement ses homélies (pour que les choses soient claires, j’assiste au rite ordinaire et extraordinaire, avec une préférence pour ce dernier).
Je peux vous assurer que si l’abbé de Beukelaer peut être diplomate dans les relations humaines (qui ne voudrait l’être s’il s’agit d’une forme de charité), sa théologie me semble parfaitement saine, pour autant que j’en puisse juger. S’il lui arrive, à l’autel, de concéder quelques détails à la modernité (nous avons eu l’occasion d’échanger quelque peu à ce sujet), je le tiens pour un prêtre sûr, fidèle, catholique et largement au-dessus du commun des clercs. De grâce, ne cédons pas trop facilement à la classification des prêtres! On juge l’arbre à ses fruits et pas à ses feuilles.
Cher Monsieur de Beukelaer,
et si ce petit quelque chose de positif venait de la hiérarchie ecclésiale belge, ce serait pas mal non plus ne pensez-vous pas ??? Un simple recatholicisation de l’Eglise belge me suffirait…
Pierre-René, votre témoignage est intéressant mais quand on voit ce que l’abbé de Beukelaer lui-même dit de la question de l’homosexualité dans sa conférence à l’IPB (dont le lien est donné dans l’article ci-dessus: http://www.ipbsite.be/themas/homoseksualiteit/60-standpuntvandekerk.html) Sa conférence est censée exprimer “de standpunt van de Kerk” (le point de vue de l’Eglise), eh bien le titre ne correspond pas vraiment au contenu…
Cher Luc Warnotte,
Votre commentaire m’a donné envie de relire ce texte. J’ai fait cette intervention à la demande des évêques et, vu le sujet délicat, après avoir fait relire mon texte par des autorités. Comme je m’y attendais, après mon intervention, je fus durement attaqué par plusieurs personnes dans l’auditoire, parce que “j’osais” rappeler les enseignements du catéchisme universel à ce sujet. Pour être franc, je me suis rarement senti aussi seul face à un auditoire. Il y avait bien sûr dans la salle de nombreux “alliés”, mais le sujet semblait tellement explosif, qu’ils n’intervenaient pas, afin de ne pas envenimer la situation. Par contre, personne ne m’a reproché de ne pas être assez fidèle au Magistère. Ceci ne signifie pas que mon texte soit sans reproche. Il est vrai que mes considérations pastorales finales – présentées à titre personnel – peuvent prêter à discussion, mais ici il s’agit de réflexions ‘prudentielles’ face à des cas concrets. Si d’autres ont de meilleures propositions pastorales à faire face à ces cas, je suis ouvert au dialogue. Pour le reste,si vous le pensez, je serais heureux que vous m’indiquiez en quoi mon texte est contraire aux enseignements du Magistère.
Bien fraternellement
Mais je suis avec vous mon père,mais étant converti au biritualisme(au minimum)*,j’espère vous entendre offrir le st sacrifice en latin un de ces quatre…Au minimum car pour moi l’ordinaire du rite est valable dans toutes les langue,lingala ,ukrainien y compris.
Monsieur l’abbé, soyons réalitses: le fait que personne ne vous ait reproché de n’être pas fidèle au magistère ne prouve pas grand-chose en Belgique.
Votre exposé, en particulier sa partie “pastorale”, est un modèle de sollicitation de la notion de moindre mal.
Cher Luc Warnotte, Je trouve votre jugement sur mon exposé lapidaire et infondé. J’apprécie, cependant, que vous le fassiez à visage découvert. Ce n’est pas le lieu d’en discuter davantage, mais je vous propose de m’écrire sur e.debeukelaer@catho.be en précisant vos griefs.
Dommage, nous n’aurons donc pas la suite de la discussion. Cela devenait intéressant…