L’association Pro Liturgia a récemment mis en ligne un article sur le saccage liturgique en Belgique, que je découvre grâce à une lectrice (que je remercie vivement au passage). On y lit notamment ceci:
“Des témoignages venant de différents diocèses de Belgique disent combien les célébrations eucharistiques défigurées sont devenues monnaie courante.
Dans le diocèse de Namur (jusqu’à une date récente un peu protégé) le site officiel de l’archevéché annonce la nomination du nouvel Aumônier des Facultés de Namur dont voici le programme: “Pour la messe de rentrée des facultés, qui sera célébrée à la cathédrale Saint-Aubain, le Père Delhez a invité Théo Mertens. Théo Mertens est auteur-compositeur mais aussi interprète de chants religieux. Avec cet invité, le Père Delhez a pour objectif de faire chanter les jeunes. Pour l’homélie, il a aussi sa petite idée: il va demander la participation d’étudiants… etc.”
Ainsi la liturgie est-elle célébrée non pour la gloire de Dieu, mais pour celle de Théo Mertens (compositeur au style typique des années 1960-80): il s’agit de mettre en vedette, la “star” belge imposée par les clercs amateurs de chansonnettes à peine dignes de l’école primaire mais qui seront proposées à des universitaires.
Face à ce saccage liturgique, de nombreux fidèles ont écrit à leurs évêques qui, bien entendu, ne répondent jamais.”
Vous pourrez lire ici l’article dont il est question à propos du diocèse de Namur. C’est édifiant…
A côté des récits liturgiques, j’y lis ces déclarations assez extravagantes du RP Delhez, sj:
“J’y ai été un curé heureux [à Blocry, ndlr]. J’y allais uniquement le dimanche. J’avais la chance d’avoir une paroisse très peu cléricale avec des laïcs qui se prennent en charge. Cela fait partie des paroisses d’avenir.”
Je ne suis pas Madame Soleil, mais son modèle d’avenir me semble singulièrement daté!
En Belgique, ce type de (post)catholicisme a malheureusement encore un joli stock de réserve. Quand on pense que même dans le diocèse de Namur, à propos dequel on a beaucoup vanté l’action de Mgr Léonard, ce dernier a accepté en 1999 comme professeur de liturgie au séminaire l’abbé Paul Bovens, admirateur déclaré d’Annibale Bugnini! Et on s’étonne maintenant que rien ne bouge avec Mgr Léonard à Malines? Allons, ce n’est pas uniquement la différence de circonstances. Il faut accepter d’ouvrir les yeux: les faits sont les faits.
De plus ce monsieur est rédacteur en chef d’un hebdomadaire Chrétien faisant l’apologie régulière de gens limites hérétiques tels de Paoli.la Belgique est vraiment un parent pauvre de la catholicité,et j’allais oublier qu’une messe sur deux télévisée depuis la Belgique se déroulait dans sa paroisse!Pour finir il à signé une opinion dans la libre Belgique ou il exprimait sa non foi en la victoire du Christ sur terre,voila un vrai para-conciliaire dans toute sa splendeur!
Dimanche dernier, dans ma paroisse, avant l’offertoire, des enfants ont processionné avec des pommes, des poires, des bananes… pour les déposer sur l’autel… Un “laïc engagé” a pris la parole pour dire que les enfants offraient le fruit de leur vie… Plus grave, nulle mention de pain et de vin dans la “prière” d’offertoire.
J’ai immédiatement quitté cette parodie de liturgie catholique.
Réflexion faite, je crois avoir assisté à une nouvelle régression vers les antiques liturgies païennes, où les offrandes de fruits et de légumes étaient courantes.
Le dimanche 29 août, j’ai du célébrer la messe pour remplacer un confrère dans le village de M. (effectivement dans le diocèse de Namur. “Messe de la kermesse”, sous chapiteau! On y servait encore à boire cinq minutes avant le début de la messe. Des bancs avaient été disposés devant le pseudo-autel, mais les gens ont préféré les tables latérales, qui allaient servir pour le déjeuner. Rien n’a servi à les inviter à s’asseoir dur les bancs.
J’ai du dubir tous les chants de “Signes musiques”, le mensuel désacralisateur de la liturgie qui, avec son confrère “Signes” est l’organe qui conseille toutes les bizarreries et originalités.
Faux kyrie, faux sanctus, faux gloria, faux agnus… et, surtout, la parole me fut coupé au moment du “Per ipsum” et la chorale a entonné une ineptie à la place de celui-ci. J’ai seulement pu éviter le faux Pater.
Je m’en suis plains à mon confrère, le curé, par ailleurs très classique, à son retour et la seule réponse a été : “que veux-tu, c’est elles qui ont le pouvoir!” Pauvre Eglise de Belgique!
A propos de ce Père Delhez, regardez cet article du “Soir” :
http://www.eglise-orthodoxe.eu/image_blocry_soir_article.htm
Peu de discernement chez ce personnage : “L’église orthodoxe des Gaules” est en fait une ecclésiole, fusion de groupe autour d’ “episcopi vagantes” et qui n’est reconnue aucune église orthodoxe dite “canonique”.
Scène tristement banale de la Belgique postcatholique.
Ceci dit, je voudfrais relever un point: vous dites “Plus grave, nulle mention de pain et de vin dans la « prière » d’offertoire”. Excusez-moi, il y a un offertoire dans le missel romain traditionnel mais pas dans celui de Paul VI. Le rite eucharistique fabriqué par le Consilium a éliminé l’offertoire et l’a remplacé par une “préparation des dons” dont la nature est toute différente. S’il ya bien une chose sur laquelle les experts liturgistes de la génération conciliaire se sont échinés, c’est ça: l’offertoire était pour eux une horreur, dont ils ont répété pendant des années qu’il fallait l’éliminer.
Pour répondre à votre étonnement, il est normal que, dans un offertoire on ne parle pas de pain et de vin. Dans tous les rites, d’Occident comme d’Orient, on y offre à Dieu, par anticipation, le corps et le sang propitiatoires de Jésus-Christ. En revanche, à la “présentation des dons”, on présente à Dieu du pain et du vin. En l’occurrence, votre curé est allé encore une étape plus loin que le missel de Paul VI mais ce n’est pas surprenant: la nouvelle liturgie est une machine dialectique, qui va toujours plus loin.
À Fatherjph : mon père, tous mes respects d’abord.
Ensuite, une remarque tout de même : est-ce qu’il ne serait pas possible de retrouver le sens de l’autorité ? Chants niais, en entrée ou en chant de communion, vous n’y pouvez rien, certes. Mais pour le Kyrie, le Gloria, l’Agnus ou le Sanctus, si vous ne pouvez pas imposer le latin, les rubriques imposent le respect du texte et vous avez le droit de votre côté !
Si vous en êtes capables, vous entonnez vous-mêmes un ton connu avec le bon texte, sinon ce sera récitation du texte. Il vaut mieux une messe peu solennisée mais correcte que la perpétuation de ces abus.
Et en cas d’obstination dites que vous refuserez de dire la messe de façon non conforme au missel. Point à la ligne.
Vous avez été ordonné pour dire la messe, pas pour animer des kermesses, faites-vous respecter !
Tant de fidèles pleurent à chaque fois qu’ils vont à la messe face à ce genre d’injures à notre sainte Mère l’Eglise et à Notre-Seigneur, et vous supplient de faire, dans la mesure du possible, preuve d’autorité pour que tout cela aille dans le bon sens…
Je sais que ce n’est pas facile et ne voyez aucun reproche. Une simple suggestion que peut-être il est parfois possible d’y aller un peu plus abruptement…
@Jos van namen,voila ce qui explique mon étonnement de l’époque en regardant la photo de voir un pope sans barbe!
@Olivier : Je suis entièrement d’accord avec vous, mais n’étant pas le curé de cette paroisse, je n’avais aucun pouvoir pour agir de la sorte. Je laisse cela au pasteur local.
Merci de votre réponse, cher Père, et sursum corda !
Union de prières pour l’Eglise de Belgique.
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