En ce moment, en Australie, on a d’autres chats à fouetter, certes. L’imminence d’une rupture de digue à Brisbane menace de nombreux habitants de la ville. On déplore déjà des dizaines de victimes dans le Queensland depuis que le fleuve Brisbane est sorti de son lit. Vous allez me demander quel est le rapport avec l’histoire qui suit. Je vous dirai ce que j’en pense à la fin…
C’est donc l’histoire d’un couple a priori généreusement ouvert à la vie. Ils ont d’abord eu trois garçons qui ont été conçus naturellement. Puis une petite fille est née. Elle était très attendue. Mais – et c’est tragique – elle est morte peu après sa naissance.
Folle de douleur, la maman n’a de cesse depuis lors d’avoir une petite fille de nouveau. Désormais trentenaire, elle a décidé avec son mari que la méthode naturelle était trop incertaine et trop risquée : ils n’ont pas les moyens d’attendre, disent-ils . Le couple a donc demandé une fécondation in vitro. Réussie, ce qui est relativement rare.
Patatras ! Les jumeaux implantés avec succès dans l’utérus de la femme se sont révélé être des garçons. Et ils n’étaient pas au programme. Le couple a donc décider de les avorter, histoire de ne pas leur laisser prendre la place de la fillette espérée et pour laisser plus de chances à une nouvelle conception in vitro, réussie » cette fois.
Ils ont avoué que la décision avait été « traumatisante » mais qu’ils ne pouvaient continuer d’avoir un nombre illimité d’enfants…
Mais pour éviter un nouveau raté, ils ont réclamé le droit de sélectionner le sexe de leur enfant. En clair : procéder à une FIV multiple, rejeter – tuer ! – tous les embryons mâles et conserver les embryons de filles. Le « Patient Review Panel » – sorte de comité chargé des cas médicaux inhabituels – leur a opposé un refus catégorique, soulignant que la sélection par le sexe n’est pas autorisé en Australie, si ce n’est tout de même pour éviter la transmission d’une anomalie ou d’une maladie génétique à l’enfant. C’est la brèche ouverte…
Devant ce refus, le couple a saisi le Tribunal civil et administratif de Victoria pour obtenir le droit de choisir le sexe de leur enfant conçu in vitro : on attend l’examen de la demande en mars.
Ils arguent du droit d’avoir une famille « équilibrée » en ce qui concerne le nombre de garçons et de filles ; à quoi s’ajoute l’état psychologique déplorable de la femme pour qui le fait d’avoir une fille est devenu une sorte d’obsession, elle en a besoin, dit-elle, pour sa « santé mentale ».
En cas de refus du tribunal, ils entendent aller entamer une procédure de FIV aux Etats-Unis où la sélection du sexe n’est pas interdite.
Le Herald Sun australien cite à cet égard un bioéthicien qui ne voit pas où est le problème, mais donne aussi la parole au directeur de Gene Ethics, Bob Phelps, qui milite contre les OGM :
« Je suis désolé qu’ils aient perdu leur fille, mais dans l’intérêt de la société dans son ensemble, ils devraient chercher à être soutenus dans leur deuil et chercher un autre moyen de faire entrer une fille dans leur famille. Ils donnent l’impression d’être de bons parents et ils pourraient offrir un foyer à une enfant qui en a besoin », a-t-il déclaré.
S’ils obtenaient le droit de trier parmi leurs embryons, « cela ouvrirait les vannes », assure-t-il.
Pur hasard, ce commentaire rejoint précisément le début de ce message.
J’en viens à me dire que le dérèglement climatique que nous vivons, qui s’accompagne de tant de victimes et de chiffres extrêmes, n’est décidément pas attribuable d’emblée à l’activité humaine telle que l’entendent le GIEC et autres tenants de la « Deep ecology » pour qui la démographie humaine est l’ennemi numéro un de la Planète et du climat. Trop facile. Face à ces catastrophes, n’est-il pas frappant que l’humanité puisse se donner bonne conscience en désignant le développement comme responsable tout en laissant la Chine devenir l’atelier du monde, alors qu’elle est l’Etat le plus polluant ? En adoptant l’écolo-attitude, tout en militant à mort pour la réduction de la population humaine ?
Tout cela me paraît trop contradictoire pour être vrai.
En revanche la perte totale du sens du respect de la vie, telle qu’elle se manifeste chez ce pauvre couple asutralien complètement désorienté trouve une sorte d’écho mystérieux dans les éléments. La Terre est le jardin qui a été confié à l’homme et une loi la régit, une loi qui vaut pour tous, nous dit comment y vivre et comment la faire fructifier. Dieu est oublié, le Décalogue aussi : et tout est déréglé.
Evidemment ce couple d’Australiens n’a pas « ouvert les vannes » qui lâchent leurs eaux sur Brisbane. C’est un refus social, général, mondial du respect de la vie qui pourrait être désigné, si j’ai un peu raison. Ce refus qui est au service d’une volonté de maîtriser la vie au lieu de la servir, et de servir son Créateur. Ce refus qui instrumentalise les pauvres gens, les utilise, les exploite et exploite leur détresse pour avancer dans ce Non serviam.