Après Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, qui a procédé aux ordinations diaconales de la Fraternité Saint-Pierre en son séminaire de Wigratzbad, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, procédera aux ordinations sacerdotales de cette même Fraternité. Pour l’abbé Ribeton, supérieur du district de France :
« La venue d’évêques français à Wigratzbad est un précieux encouragement, qui souligne et fortifie le lien entre la Fraternité Saint-Pierre et l’Église de France. Sur les 70 séminaristes que compte Wigratzbad, quarante sont français : beaucoup d’entre eux seront appelés au terme des sept années de leur formation à servir en France ».
À lire ces propos encourageants, on se demande au passage pourquoi la Fraternité Saint-Pierre n’a toujours pas de séminaire en France ?
Mais mon propos n’est pas là. La présence d’évêques, français ou non, pour les diverses cérémonies selon la liturgie traditionnelle (confirmations, ordinations) sont maintenant des choses acquises aussi bien à la Fraternité Saint-Pierre qu’à l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, à l’Institut du Bon-Pasteur (qui attend le cardinal Hoyos pour sa prochaine ordination) ou que pour les différentes communautés religieuses (Le Barroux, Chémeré-le-Roi, Lagrasse, etc.).
La question est plutôt de savoir si ces évêques, même les mieux intentionnés, ont la volonté de se conformer en tout aux moindres détails du Pontifical ? Ont-ils la volonté de montrer l’exemple et d’appliquer les rubriques précises qui sont prévues ? Il est évident que les erreurs et les distractions sont toujours possibles dans un rituel exigeant et qu’ils ne pratiquent pas habituellement. Il ne s’agit évidemment pas ici de distribuer des points de ritualisme et de tenir un Top 50 des meilleurs évêques dans la célébration de la forme traditionnelle. Mais, aussi bien pour la forme ordinaire que pour la forme extraordinaire, la valeur de l’exemplarité n’est pas à laisser de côté. C’est même l’un des rôles de l’évêque.
Aussi on s’étonne que tel évêque, très bien disposé et très pieux par ailleurs, refuse lors d’une très grande cérémonie de mettre les gants prévus ? On s’étonne encore davantage d’apprendre que tel évêque refuse de joindre le pouce et l’index après la consécration et repousse sèchement le cérémoniaire qui lui en fait la remarque.
Détails ? Oui, bien sûr ! Mais dans la liturgie traditionnelle les détails ont un sens et donnent sens à l’ensemble.