Nous avions signalé brièvement la venue du nonce apostolique Berloco à la chapelle Sainte-Anne, confiée à l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre à Bruxelles. Comme annoncé, voici un complément.
Le nonce venait conférer la confirmation – dans la forme traditionnelle, bien entendu – à une trentaine d’enfants de la Brussels International Catholic School. Il s’agit de l’école, primaire et secondaire, de l’Institut du Christ-Roi dans la capitale belge. Cet établissement fait confirmer chaque année ses élèves mais, dimanche dernier, c’était pour la deuxième fois un nonce apostolique : le nonce Josef Rauber, pourtant guère de tendance traditionnelle, l’avait fait en 2003. Mais Mgr Rauber s’était contenté de donner les confirmations, puis avait assisté en tenue de choeur à une messe solennelle. Or dimanche dernier, Mgr Berloco a célébré lui-même la messe, de façon pontificale. En outre, cette fois-ci plus de vingt enfants faisaient leur première communion. De nombreuses photos se trouvent sur le blog Rectorsaintanne.com
Le nonce a été enchanté de cette rencontre avec une communauté de fidèles attachés à l’usus antiquior. Et même avec des gens qui ne sont pas originellement de ce milieu, puisque beaucoup des personnnes présentes étaient des parents d’élèves, pas particulièrement issus du milieu tridentin mais qui prennent goût à ce rite. Il faut dire que Mgr Berloco a accompli sa carrière diplomatique dans des pays où la pratique tridentine est très faible: Pays-Bas, Afrique australe, Amérique centrale et Amérique du Sud. Peut-être influencé par les idées habituelles sur “la messe dos au peuple, pour un quarteron de vieux, dans une langue que les gens ne comprennent pas”, il fut subjugué de voir une foule jeune, pieuse, attentive, dont la participation venait de l’intérieur, et qui répondait comme un seul homme “Amen”, “Et cum spiritu tuo”, pour ne rien dire de la participation massive aux chants du Kyriale. En outre, ordonné prêtre en 1966, il ignorait presque tout de l’ancien pontifical. Qu’à cela ne tienne: il l’étudia avec beaucoup d’énergie et put ainsi célébrer avec assurance. Pour les connaisseurs, notons qu’en tant que représentant de l’évêque de Rome, qui a juridiction universelle, le nonce peut célébrer la messe au trône (chose en principe réservée à l’ordinaire dans son diocèse) mais du côté épître.
Après la cérémonie, Mgr Berloco prit plaisir à parler avec les personnes présentes. Il ne cacha pas sa satisfaction d’avoir découvert une communauté recueillie et vivante à la fois. Cet épisode confirme que, quand on est libre de préjugés, on trouve chez les usagers de l’usus antiquior une réalité fort éloignée des slogans habituels. Cette pastorale qui n’a pas besoin de mirifiques “chantiers pastoraux” ne demande qu’à être utilisée par les évêques qui veulent bien la découvrir. Il faut dire qu’il y a deux mois, Mgr Berloco avait déjà démontré son penchant pour la réforme de la réforme qui va souvent de pair avec l’usus antiquior.
Ces confirmations et premières communions arrivaient au milieu d’une actualité chargée à Sainte-Anne: le 10 mai, Mgr Léonard avait donné une conférence apologétique et le 18 mai, c’était au tour de Mgr Harpigny, évêque de Tournai, de venir parler.
Pour en revenir à Mgr Berloco, il a été gratifié de constater de ses propres yeux la vitalité retrouvée de cette chapelle, qu’il a mis beaucoup d’énergie à sauver de la désacralisation. Reste une question: comment expliquer que ce même nonce ait favorisé la toute récente nomination comme évêque auxiliaire pour Bruxelles de l’abbé Jean Kockerols, celui-là même qui a tenté à toute force d’obtenir la désacralisation et la vente de cette chapelle?