Comme signalé par mon confrère d’Osservatore vaticano , Bruxelles a vu se tenir dimanche dernier la deuxième édition de la « marche pour la vie » belge.
Entre autres orateurs, les près de 4 000 participants ont écouté Philippe Isnard, ce professeur de lycée menacé de révocation pour avoir informé ses élèves sur la réalité d’un avortement.
Quel que soit le bien-fondé de cette initiative, elle ne rencontre pas l’objet premier de ce site, mais je m’empresse d’ajouter qu’elle y touche par un autre côté. Deux jours plus tôt, le 25 mars, la marche était précédée par une messe et une veillée d’adoration pour la vie. La date n’avait évidemment pas été choisie au hasard ! Célébrées dans l’église Saint-Jacques sur Coudenberg (paroisse royale, devant laquelle la marche a démarré le dimanche), ces deux cérémonies ont retenu notre attention par un certain aspect réforme de la réforme. Au Sanctus, les acolytes s’agenouillèrent tous comme un seul homme, imités aussitôt par presque toute la foule. A la communion, les servants s’agenouillèrent à nouveau et reçurent tous la communion sur les lèvres. Quoique les deux concélébrants qui distribuèrent la sainte eucharistie n’aient pas eu la bonne idée d’utiliser le magnifique banc de communion conservé intact dans cette église royale, la plupart des communiants reçurent les saintes espèces également sur les lèvres. Certains le firent même à genoux.
J’ai gardé le plus beau jusqu’ici : cette messe était célébrée par Mgr Giacinto Berloco, qui n’est autre que le nonce apostolique à Bruxelles. Etant donné la piété eucharistique manifestée pendant la messe, je vous laisse imaginer la ferveur qui régna à l’adoration qui suivit. Voilà, dans le coeur d’une des villes les plus déchristianisées d’Europe, un bel exemple de réforme de la réforme (même si elle ne concerne qu’un aspect de la messe, d’autres ayant été plus décevants). Le poids du nonce apostolique lui donne évidemment une importance toute particulière, d’autant plus que l’ars celebrandi de l’ordinaire local, Mgr Léonard, reste assez… ordinaire. Par ailleurs, je me réjouis de voir que ces efforts sont promus par l’abbé Robrecht Boone, curé de cette paroisse royale, dont mon confrère Vini Ganimara a déjà parlé, ici.
Pour conclure, je note encore une fois la convergence désormais bien connue entre réforme de la réforme et Summorum pontificum: en faisant des annonces entre la messe et l’adoration, un des organisateurs donna les heures d’un certain nombre de messes dominicales célébrées dans le quartier à des heures pratiques pour les personnes qui avaient l’intention de participer à la marche pour la vie le surlendemain. Parmi les messes annoncées figurait celle “en forme extraordinaire” désormais célébrée chaque dimanche à la paroisse voisine de Saint-Jean et Saint-Étienne aux Minimes.
“Parmi les messes annoncées figurait celle “en forme extraordinaire” désormais célébrée chaque dimanche à la paroisse voisine de Saint-Jean et Saint-Étienne aux Minimes.”
En effet, une bonne cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes marcheurs, ont assisté à cette messe célébrée par l’abbé Hervé Hygonnet (fssp), vicaire de cette paroisse.