Un récent entretien avec le cardinal Canizarès, accordé à une publication espagnole, laissait entendre que la réforme de la réforme consistait à appliquer Sacrosanctum Concilium dans le cadre d’une herméneutique de la continuité. Ce que celle-ci implique, au plan de la liturgie, le cardinal préfet de la Congrégation du Culte divin et de la discipline des sacrements ne le précisait pas.
Un seul exemple type des textes conciliaires et de la difficulté d’une interprétation : celui du latin. Le Concile rappelle que le latin est la langue de l’Église, mais il prévoit des dérogations pour le vernaculaire. Dans l’application, le latin est devenu une exception et le vernaculaire la langue liturgique. Si je comprends bien ce que signifie l’herméneutique de la continuité au plan liturgique, il faudrait renverser ce « renversement » pour que le latin retrouve sa place normale. Pourquoi la Congrégation du cardinal Canizarès ne donne-t-elle pas d’instruction précise en ce sens, c’est une question et un autre problème.
En attendant, la réforme de la réforme dans ce sens n’attend pas les bonnes volontés romaines toujours lentes à partir. The New Liturgical Movement nous en donne un exemple en signalant que le père Tommy Chen (diocèse de Victoria) a célébré la forme ordinaire en latin et ad orientem devant les élèves de la « Pope John XXIII High School » (Katy, Texas), en insistant dans son homélie sur l’importance de l’utilisation du latin pour la prière collective.
Une hirondelle ne fait pas le printemps, me direz-vous ? Certes, mais elle peut l’annoncer. Il est plus que probable que ces messes se répandent doucement dans le monde, comme l’un des effets du motu proprio qui a liberé la parole et la pratique.
Ca serait déjà beau si l’on appliquait les rubriques prévues pour la liturgie en français.
Quelques exemples :
– chasuble obligatoire au moins pour le célébrant principal
– eau versée dans le calice au moment de l’offertoire
– lavabo du prêtre
– pas de communion du laïc par intinction
– ustensiles du culte normalement lavés à la fin de la messe
– pas d’absolutions collectives
– exposition du Saint-Sacrement sans abandonner l’ostensoir, seul, avec des églises ouvertes…
On en est loin, surtout dans nos banlieues de grandes villes.
” Un petit cercle”
Tout à fait d’accord avec l’intervenant precedent .
Ce qui importe c’est de redonner toute sa plenitude sacrificielle à la Sainte Messe telle que l’a “restaurée” le Concile Vatican II et qui malheureusement en France est trop souvent dénaturée et trahie!
Pour le reste, la forme de la Messe selon les Anciens Livres concerne ,comme l’a dit Notre Saint Pere lui meme dans son livre- interview, ” qu’un petit cercle” …
Et franchement , aujourd’hui c’est loin d’etre le souci prioritaire du Pape et de la Curie ! Comme on les comprend … C’est la Réevangélisation, à juste titre, qui préoccupe Notre Pape et non pas une stérile querelle d’ usages de rites !
Gerard LETTERI
La pauvre Gerard Letteri n’a encore rien pigé au film. Ca fait pitié.
tout à fait d’accord avec ce qui a été dit précédement,il faut d’ urgence revenir à la célébration de la SAINTE MESSE CODIFI2E ET CANONISEE par le Pape PIE V , partout et surtout à l’éxécution, par tous les évêques du monde et de la France en particulier des
obligations édictées par le Pape.
Kris a raison de dire que certaines choses font pitié. De différents côtés: non seulement des attitudes d’opposition idéologique à l’usus antiquior mais aussi celles dénoncées dans l’article qui précède immédiatement celui-ci. Il y a d’un côté des gens opposés rabiquement à l’usus antiquior et de l’autre des fraternités traditionalistes qui ne veulent pas “partager leur jouet” avec les paroisses. Dans un cas comme dans l’autre, le bien particulier passe avant le bien commun.
Pour le bien de l’Eglise, il est nécessaire de voir que la réforme de la réforme et la large réintroduction de l’usus antiquior vont main dans la main. Sur le fond, je ne crois pas à la réforme de la réforme (qui est l’avatar liturgique de la fumeuse “herméneutique de continuité”) mais, ceci dit, je ne pense pas du tout qu’elle soit inutile. Elle a un effet bienfaisant parce qu’elle contribue puissamment à faire dégeler la situation. Au lieu de l’opposer à l’usus antiquior, il faut voir qu’elle a partie liée avec lui. Comme le dit l’abbé Barthe dans “La messe à l’endroit”, la réintroduction de l’usus antiquior dans les paroisses est nettement plus facile quand la réforme de la réforme y a déjà pris pied, et d’autre part la réforme de la réforme trouve dans la diffusion de l’usus antiquior un allié de poids pour enfoncer un coin dans l'”esprit du concile”.
En “tapant” sur l’usus antiquior, certains partisans de la réforme de la réforme scient la branche sur laquelle ils sont assis, et idem pour les fraternités traditionalistes qui espèrent qu’une instruction d’application restrictive du motu proprio leur redonnera un monopole sur le “tridentin”. De telles manoeuvres partisanes ne font que renforcer les idéologues bugninistes, les partisans des “liturgies fiestas” et les théologiens libertaires. Par ailleurs, dans de nombreux lieux, des prêtres traditionalistes célèbrent régulièrement dans des paroisses. La symbiose est là et c’est nuire à l’Eglise que vouloir la rompre.