L’information n’a pas d’importance, mais elle mérite d’être rapportée tant elle révèle les phantasmes qui peuplent les journées et les nuits (peut-être) des militants de Golias. La dernière trouvaille de celui-ci est la demande de la fermeture des lycées militaires dont le profil a déjà été profondément modifié depuis le passage de la gauche au pouvoir.
Les lycées militaires, mais quel rapport avec l’Église catholiquer dont on rappelle qu’elle a subi la séparation de l’Église et de l’État et que les lycées militaires dépendent de… l’État. Le rapport, mais oui, c’est bien sûr, c’est le « Tradiland ». Ce néologisme désigne les méchants traditionnalistes qui se sont emparés des lycées militaires et qui, par ailleurs, bloquent les carrières des officiers républicains. Golias rejoue l’affaire des fiches mais à l’envers.
Extrait de Golias :
La présence massive des enfants du Tradiland , dans ces structures, a de quoi inquiéter les citoyens de ce pays, d’autant qu’ils sont savamment couvés par un quota inique : 70 % des élèves de ces lycées de luxe sont fils de militaires.
Suivez le raisonnement, il vaut son pesant de désinformation :
70% des enfants peuplant les lycées sont des fils de militaires. Effectivement puisqu’il s’agit d’offrir un cadre scolaire stable (et non de luxe) à des enfants dont les parents en raison de leur engagement dans l’armée sont souvent soumis à des contraintes de déplacement. Mais le plus drôle est le sous-entendu de l’argumentation puisque ces 70% d’enfants de militaires révéleraient la « La présence massive des enfants du Tradiland , dans ces structures ». Autrement, militaires égalent traditionalistes. Fallait y penser !
Golias s’appuie notamment sur un bizutage qui a eu lieu au Lycée naval de Brest, lequel bizutage a été sévèrement réprimé par l’autorité militaire (laquelle est normalement traditionaliste a en croire Golias). Or, au lycée naval de Brest comme dans les autres lycées militaires, l’aumônier célèbre la messe de Paul VI et il est loin, très loin même, d’avoir 70% des élèves toutes classes confondues à sa messe du dimanche.
Golias, qui rumine ses phantasmes, publie d’ailleurs sur son site une photo à l’appui de ses dires. On y voit de dos de jeunes marins en uniforme. Manque de chance, il s’agit de matelots, autrement dit d’engagés et non d’élèves, lesquels ne portent pas d’uniforme militaire puisque l’autorité du lycée naval leur rappelle sans cesse qu’ils ne sont pas des militaires mais des élèves dépendant de l’éducation nationale. Laquelle comme chacun sait est aux mains du Tradiland…