Décidément, rien ne va plus en Belgique. Je ne veux évidemment pas parler ici des difficultés politiques que traverse le royaume de Belgique, mais de la polémique qui touche la Fraternité Saint-Pie X et la Fraternité Saint-Pierre. Selon l’abbé Benoît Wailliez, supérieur du district du Bénelux de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Hygonnet, son confrère de la Fraternité Saint-Pierre, aurait appelé ses paroissiens à ne pas prêter une excessive attention aux critiques récentes contre les actes du pape, qu’il s’agisse de ses propos sur le préservatif ou l’annonce de la réunion à Assise. Pour l’abbé Wailliez, dont on trouve la réaction sur la Porte latine, s’interdire de critiquer le pape ne serait pas catholique. Et de prendre l’exemple de saint Paul reprenant saint Pierre et de s’appuyer sur saint Thomas ou des exemples tirés de l’histoire de l’Église.
Le texte visé ne se trouve pas sur le site de la Fraternité Saint-Pierre en Belgique, du moins je ne l’ai pas trouvé après une rapide recherche dans sa partie française.
N’étant pas théologien, je me garderai bien de trancher dans cette dispute qui me semble quand même bien dérisoire. Les propos du pape et ses décisions sont certes publiques, mais il convient toujours d’intervenir d’abord auprès de la personne concernée avant que de dénoncer publiquement ses éventuelles erreurs. Il n’est jamais interdit d’éviter de faire le jeu de la Révolution que l’on dénonce par ailleurs. Dans cette dispute, on ne peut s’empêcher de voir, sous couvert de questions importantes – la défense du pape d’un côté ; celui du droit à la vérité de l’autre, un nouvel épisode de la lutte de clochers. En la matière, chacun selon sa sensibilité donnera raison à l’un ou l’autre des abbés. La question à se poser ne serait-elle donc pas : à qui profite cette querelle ? À l’Église et au bien des âmes ? On me permettra d’en douter un peu.
En attendant, sur ce fond de guerre de clochers, la Fraternité Saint-Pierre annonce la venue de Mgr Léonard, archevêque de Mâlines-Bruxelles à la paroisse des Minimes pour la célébration de la messe selon la forme extraordinaire le dimanche 30 janvier prochain, en présence de l’abbé John Berg, supérieur général de la Fraternité Saint-Pierre. Là, c’est une vraie bonne nouvelle.
S’il est sain de pouvoir débattre, mettre l’huile sur le feu n’est pas une bonne chose, surtout quand il y a en ce moment des combats très importants comme la protection de la vie, de l’éducation, la lutte contre les lois sur l’euthanasie, contre la politique anti-chrétienne de l’union européenne…Et que nous devons tous montrer un front uni et déterminer pour défendre les points non négociables de l’Eglise Catholique. Nous faisons “le jeu de l’ennemi” avec nos querelles, mais il n’y a pas qu’en Belgique, malheureusement.