Depuis plusieurs années, l’abbé François Pozzetto est le directeur des Œuvres de retraites de la Fraternité Saint-Pierre. Ordonné par Mgr Lefebvre, prêtre d’abord au sein de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Pozzetto accompagna pendant de longues années le Centre Charlier puis fut l’aumônier du Pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté. Sans être un des fondateurs de la Fraternité Saint-Pierre, il la rejoignit quelques mois après les sacres de 1988 et devint une des grandes figure de la mouvance Ecclesia Dei. Il fut ainsi le chapelain de l’église Saint-Georges à Lyon. En 1990 il devint le responsable de l’Œuvre des retraites dans le contexte de la crise interne que traversait alors la Fraternité Saint-Pierre.
Principalement axée sur les Exercices de Saint-Ignace – mais pas exclusivement – l’Œuvre des retraites de la Fraternité Saint-Pierre s’inspire des exercices prêchées par la Fraternité Saint-Pie X, à l’initiative du père Barrielle. Par lui, ces différentes œuvres de retraites s’insèrent dans l’apostolat des Coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi, fondés par le Père Vallet qui était parvenu avant-guerre en Espagne à un véritable renouveau par le biais des Exercices de Saint-Ignace. Le Père Vallet avait notamment réussi l’exploit de condensé en cinq jour les trente jours d’exercices initialement prévus par saint Ignace et leur avait donné une coloration nettement anti-révolutionnaire et anti-libérale afin qu’ils suscitent une élite de laïcs chrétiens dans la cité. Le succès de la Cité Catholique de Jean Ousset aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale s’explique en grande partie par ce lien très fort avec les Exercices de Saint-Ignace ainsi conçus.
L’Œuvre des retraites de la Fraternité Saint-Pierre résume ainsi les raisons de son apostolat :
Les raisons peuvent être nombreuses et variées : désir de se retirer un moment du tumulte du monde afin de se tourner quelques jours vers l’essentiel, se préparer au mariage, à une prise de décision importante, s’interroger sur sa vocation, etc. Si les motifs peuvent être divers, la démarche du retraitant demeure toujours la même : se mettre à l’écart du monde pour aller chercher Dieu, Son Amour, Sa Parole, Ses Sacrements, Son Église et bien sûr, Sa Volonté sur chacun de nous. D’aucuns diront sûrement qu’ils n’ont pas le temps de faire une retraite et qu’ils préfèrent être ” actifs “, en faisant des oeuvres de charité. À ceux-là il faut répéter, avec toute la Tradition de l’Église, que rien de profond et d’efficace ne peut se faire sans une vraie vie intérieure et que tous les saints et les saintes ont pris du temps pour Dieu. Les religieux et religieuses, le pape, les évêques, les prêtres et les vrais apôtres savent prendre du temps pour Dieu. Une retraite, c’est d’abord cela.
Dans un entretien récemment accordé au journal l’Homme Nouveau, , en ligne sur le site du journal et sur celui de l’Œuvre des retraites, l’abbé Pozzetto répond à plusieurs questions qui soulignent la spécificité de cette œuvre. En voici un extrait :
L’œuvre des retraites a été crée par la Fraternité Saint-Pierre, il y a donc une spiritualité spécifique qui la distingue des autres organismes qui proposent des retraites…
L’Œuvre des retraites se veut pleinement fidèle au charisme de la Fraternité Saint Pierre ; nous sommes romains attachés à la forme extraordinaire du rite et thomistes ; j’ajoute que dans la fidélité au Père Vallet, nos retraites veulent encourager les laïcs présents à s’engager pour la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Vous proposez principalement des retraites autour des exercices spirituels de saint Ignace, pourquoi ce choix ? Ces exercices ont mauvaise réputation, souvent considérés comme l’occasion d’un lavage de cerveau ou comme le lieu privilégié de l’embrigadement des jeune par des prêtres qui voudraient remplir leurs séminaires.. qu’en est-il véritablement ?
Ce choix est lié à notre romanité puisque près de 40 papes ont encouragé les Exercices de Saint Ignace depuis de nombreux siècles ! Y-a-il une méthode plus encouragée ? Quant à une certaine mauvais réputation elle repose sur des erreurs passées aujourd’hui corrigées qui voyaient dans cette méthode principalement un lieu de recrutement pour des vocations ; bien sûr la retraite est l’occasion pour de nombreux jeunes de se poser enfin la question de leur état de vie mais pour les nombreux pères et mères de familles il y a d’autres sujets et des discernements possibles. Je passe sur tant d’autres critiques qui en général viennent de personne jamais venues en retraite !
Les retraites de saint Ignace ont été pensées, au départ, pour une durée de trente jours mais elles sont souvent beaucoup plus courtes. Peut-on faire en une semaine un cheminement censé durer un mois ?
Oui mais quels sont nos contemporains capables de prendre 30 jours de vacances pour suivre une retraite ? Honneur au Père Vallet qui a su adapter les 30 jours en 5 pour les hommes pressés de notre temps ! Oui le cheminement a bien lieu ; le tout est de ne pas perdre de temps ! Il y a une logique implacable dans cette progression que je constate depuis 11 ans !
Vous proposez d’autres types d’exercices que ces retraites de saint Ignace, quels sont-ils ?
Quelques fois par an nous proposons des récollections pour fiancés pour foyers sans enfants et des récollections pour toute la famille sans oublier les récollections d’un jour.
Plus d’informations ICI.
Les prêtres “Coopérateurs Paroissiaux du Christ Roi” donnent aussi ce type de retraite ; si je ne me trompe pas, le Père Vallet est le fondateur de cette congrégation.
mea culpa, j’ai lu trop vite !