Le dernier livre du Pape Benoît XVI, livre d’entretiens qui n’engage pas son magistère, a déjà fait couler beaucoup d’encres médiatiques, notamment en raison du passage sur le préservatif. Dans ce livre, le Pape évoque aussi le Motu Proprio Summorum Pontificum. Il rappelle à cette occasion qu’
« il s’agit de ne pas célébrer la liturgie comme s’il s’agissait, pour la communauté, de se présenter elle-même, en veillant à ce que chacun apporte une part de soi-même, si bien qu’au bout du compte seul ce “moi-même” serait important. »
Il me semble qu’en rendant à l’ensemble de l’Église la liturgie traditionnelle, le Pape Benoît XVI n’a pas réparé seulement une injustice, ni réparer une erreur du droit. Il a sauvé la liturgie traditionnelle d’un piège de la modernité qui l’aurait fait subsister comme liturgie d’un seul petit groupe. Ce n’est désormais plus le cas, et cela évite aussi de tomber dans le travers souligner dans ce passage du livre du Pape.
Il y a également une portée profondément ecclésiale de cet acte que laisse bien entendre le passage suivant :
« Si j’ai voulu rendre plus accessible la forme précédente, c’est surtout pour préserver la cohésion interne de l’histoire de l’Église. Nous ne pouvons pas dire : avant, tout allait de travers, maintenant tout va bien. Je veux dire que dans une communauté où la prière et l’eucharistie sont ce qui compte le plus, ce qui était autrefois le Saint des Saints ne peut être devenu totalement erroné. C’est une question de réconciliation interne avec notre propre passé, de continuité interne de la foi et de la prière dans l’Église ».
Il évoque aussi le changement, qu’il a décidé à la demande d’organisations juives, de la prière du vendredi saint. Il en donne deux raisons. La première découle de « notre relation avec nos amis juifs ». La seconde me semble plus profonde et plus théologique :
« J’ai modifié cette prière afin qu’elle exprime notre foi dans le fait que le Christ est le sauveur de tous. Qu’il n’existe pas deux chemins vers le Salut, que le Christ est donc aussi le sauveur des Juifs, et pas seulement celui des Païens. »
Effectivement, le Christ est le sauveur de tous, mais cela implique comme corollaire que tous – Païens comme Juifs – se convertissent au Christ. Car on ne peut pas demander aux seuls païens de se convertir sans amoindrir l’universalité de l’œuvre du Christ. Il n’aurait pas été inutile, me semble-t-il, de le préciser. Surtout que le Pape ajoute ensuite :
« Mais aussi dans l’idée que l’on ne prie pas immédiatement pour la conversion des juifs au sens missionnaire du terme, mais pour que le Seigneur puisse susciter l’heure historique à laquelle nous serons tous unis les uns aux autres ».
Effectivement, nous attendons cette « heure historique » où ayant tous reconnus le Christ comme notre Sauveur et notre Dieu nous serons alors vraiment unis les uns aux autres. Mais pourquoi évacuer le sens missionnaire, voilà aussi un passage qui aurait mérité d’être mieux expliqué.
DES RéFLEXIONS SI PROFONDES QUI NOUS FONT “CHAUD AU COEUR”.Le St-PERE OUVRE DES VOIES JUSQU’ICI INSOUPçONNéES POUR LA REUNION DES CROYANTS….mERCI!