Je voudrais signaler ici une très intéressante discussion qui s’est déroulée sur le Forum Catholique (ICI). L’abbé Sébastien Dufour a demandé une copie de l’article écrit par le Père Basile et publié naguère par La Nef à propos de la lettre du cardinal Médina, alors préfet du Culte divin à propos du statut de la messe de saint Pie V. Dans sa lettre, le cardinal Médina disait notamment ceci, que cite l’abbé Dufour :
« Bien que, dans la Constitution apostolique Missale Romanum du pape Paul VI, on ne trouve pas une formule explicite d’abrogation du Missel romain dit de saint sPie V, reste toutefois claire la volonté du législateur liturgique suprême de promulguer un texte renouvelé du Missel romain qui prît la place de celui jusque-là en usage. Si la volonté du pontife avait été celle de laisser en vigueur les formes liturgiques précédentes comme une alternative de libre choix, il aurait dû le dire explicitement. Les choses étant telles, et à la lumière de la documentation postérieure, ainsi que de l’usage, on doit affirmer que le Missel romain antérieur au concile Vatican II n’est plus en vigueur comme une alternative de libre choix pour l’ensemble des Églises qui appartiennent au rite romain ».
Tel n’était pas à l’époque la pensée du cardinal Ratzinger, pensée que le cardinal Médina critiquait de son côté.
Sachant que le Motu Proprio Summorum Pontificum a fait explosé cette position officielle transmise alors par le cardinal Médina, l’abbé Dufour pose une question intéressante :
« Le Père Basile a-t-il publié un article pour revoir sa position suite au Motu proprio S.P. qui affirmait qu’il était possible de célébrer selon “l’édition type du Missel romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII en 1962 jamais abrogé ».
À ma connaissance, le Père Basile n’est pas revenu sur son texte. Mais je n’ai pas connaissance de l’ensemble de ses écrits et peut-être simplement que personne ne lui en a fait la demande.
Dans la discussion qui suit ce premier post, le professeur Luc Perrin rappelle que le cardinal Médina est revenu lui-même sur cette interprétation de 1999 et ce, avant la parution du Motu Proprio. Il précise par ailleurs que dom Basile écrivait « en fonction des textes romains et nationaux connus à cette date et la lecture qu’il faisait était assez cohérente avec la lecture dominante des épiscopats comme de la plupart des dicastères concernés ».
Aux États-Unis, on réagit actuellement à un autre texte de dom Basile, celui qui critiques le livre de Mgr Gherardini. On verra la discussion sur le site Rorate Cæli. Une phrase semble avoir surpris :
« C’est à se demander si Mgr Gherardini, ancien professeur d’ecclésiologie et d’œcuménisme, est bien l’auteur du livre que nous examinons, ou si quelqu’un a profité de son âge respectable pour l’abuser. »
Cette phrase se trouve dans la version longue (ICI) – page 6 – et non dans la version courte (LÀ). C’est cette dernière qui a été publiée dans le mensuel version papier. Il s’agit effectivement d’une grave accusation, non seulement envers Mgr Gherardini, mais aussi envers l’éditeur de son livre, les Franciscains de l’Immaculée.
ceci n’est pas un commentaire.
Juste pour soumettre aux auteurs du site (au cas où) ce témoignage de ce prêtre sur son expérience de sa célébration unique face à Dieu qui me paraît intéressant bien que je ne comprend pas d’où il est tiré
http://fides-et-ratio.over-blog.fr/article-ma-premiere-messe-ad-orientem-60728008.html
Effectivement le Père Basile écrit : “L’Auteur, p. 200, en lisant Christus Dominus, 38, a confondu les échanges entre rites catholiques notamment orientaux, et l’œcuménisme. On est effaré de voir, p. 203, que l’Auteur ignore la doctrine – pourtant traditionnelle et professée par Pie IX, puis par le Saint-Office en 1949 –, du baptême de désir implicite, par lequel, effectivement la grâce de Dieu agit dans les cœurs même de ceux qui ne connaissent pas le Christ. C’est à se demander si Mgr Gherardini, ancien professeur d’ecclésiologie et d’œcuménisme, est bien l’auteur du livre que nous examinons, ou si quelqu’un a profité de son âge respectable pour l’abuser”.
Le Père Basile s’interroge car il sait que Mgr Gherardini n’est pas un novice en théologie… Aussi essaie-t-il de trouver une explication à ces ignorances plus qu’étonnantes de la part d’un authentique théologien.
Loin “d’enfoncer” Mgr Gherardini, le Père Basile essaie de le “relever” ou de le “disculper”. Je salue sa charité.
Page 203 de “Vatican II, un débat à ouvrir” de Mgr Gherardini, on trouve cette citation de Gaudium et Spes 22 : “cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le coeur desquels, invisiblement, agit la grâce”. Mgr G trouve cette phrase absurde et conduisant au syncrétisme des “chrétiens anonymes et implicites”. C’est probablement cela que le père Basile qualifie d'”ignorance de la doctrine traditionnelle du baptême de désir implicite”. Il faudrait qu’il s’explique là-dessus. Traiter implicitement Mgr G de gâteux me semble indigne d’une bonne disputatio et constituer un aveu de faiblesse.
Pour répondre à Mingdi:
Le Père Basile ne traite pas Mgr Gherardini de gâteux. Au contraire. Le Père Basile est plus qu’étonné de constater (au moins l’apparente) ignorance ou oubli de la doctrine traditionnelle du baptême implicite en sachant précisément que Mgr Gherardini n’est pas un novice en théologie. C’est la raison pour laquelle il tente de trouver une excuse à l’auteur : est-ce vraiment lui qui a tout écrit ? Vous faites donc un parfait contre-sens. Loin de constituer un aveu de faiblesse, c’est une belle preuve de charité.
Souffrez que je me fasse une fois encore l’avocat du Père Basile qui visiblement agace parce qu’il dit un certain nombre de vérités que tous ne sont pas prêts à entendre…
Permettez-moi aussi de faire une suggestion : peut-on apporter des arguments théologiques au débat et non des jugements, des procès d’intention, des manques de charité etc…
Pour le bien de chacune de nos âmes : merci !
Le P. Basile agace, oui, mais pour une raison qui dépasse les questions épidermiques: depuis plus de 10 ans il s’efforce activement de justifier Vatican II comme un concile tout à fait normal et ses suites comme de malencontreux dérapages qui n’ont rien àvoir avec ce bon concile. Ce théologien qu’on a connu effectivement capable, est ici victime d’un syndrôme de culpabilité rétroactive: alors qu’on ne lui demande rien, il s’accuse spontanément de ses crimes bourgeois (lisez “tradis”) passés.
Ca ne lui raporte évidemment pas grand chose d’autre que des oppositions de toutes parts. J’en suis navré pour sa personne mais, sur le fond, il n’y a pas à s’en étonner.
Merci à monsieur Lemaire pour ses explications et le ton de son message.
Je pense que le Père Basile veut défendre le Magistère de l’Eglise et donc ce Concile aussi. Il veut défendre sa Mère la Ste Eglise. Personne ne peut raisonnablement le lui reprocher, n’est-ce pas ?
Avouez qu’il y a un fossé entre les textes du Concile et leur application.
Avouons aussi que certains textes sont ambigus ou q’ils ont ouvert la porte à des choses regrettables et qu’ils méritent pour certains une clarification du Magistère. Parfois pour montrer la non-incompatibilité du Magistère antérieur et du Magistère conciliaire.
Avouons que le Magistère récent (JP II et B XVI) a plusieurs fois clarifiés des interprétations erronées (et comme le disait JP II “parfois volontairement tendancieuses” cf. pastores dabo vobis) du dernier Concile. Je pense au Catéchisme de l’Eglise Catholique sur la question du Christ-Roi, à Dominus Jesus, à certaines réponses de la Congrégation pour la doctrine de la foi…
Le Père Basile vous agace parce qu’il défend TROP Vatican II. Il faudrait lire sa thèse sur la liberté religieuse par exemple pour voir s’il n’émet pas des critiques constructives sur la déclaration “dignitatis humanae”. Ne l’ayant pas lue, je ne saurais le dire. Mais je ne serais pas étonné qu’il l’ai fait.
Je crois que le Cardinal Ratzinger est un bel exemple sur la question du Concile : il n’a jamais mis en doute son autorité en tant que texte du Magistère mais il n’a jamais caché qu’il émettait des critiques sur tel ou tel aspect de son application.
Qu’en pensez-vous ?
M. Fauche, je n’avoue absolument pas qu’il y a un fossé entre le concile et ses applications. Au contraire, il y a une grande cohérence. Cessons cette comédie du léninisme non stalinien. Y’en a marre à la fin de ces révolutionnaires qui ne s’assument pas.
Monsieur Lemaire, merci pour votre message. Voulez-vous avoir la gentillesse de donner des exemples concrets et précis qui illustrent votre affirmation ?
Selon vous il y a une grande cohérence entre le concile et ses applications.
Pouvez-vous s’il vous plaît préciser votre pensée à l’aide d’exemples ?
bonne information, merci.