– Trois ans après l’entrée en vigueur du Motu Proprio Summorum Pontificum, quel bilan dressez-vous en France ?
Réunicatho : Au-delà de l’évolution, certes trop lente mais régulière, du nombre de messes célébrées selon la forme extraordinaire (un bilan précis sera présenté au début du colloque), nous pouvons dire que le bilan de ces trois premières années est très positif. Qui auraient imaginé, avant le Motu Proprio Summorum Pontificum, une telle évolution des mentalités ? Aujourd’hui, la grande majorité des catholiques pratiquants connait l’existence légitime de la messe traditionnelle et accepterait qu’elle soit célébrée dans sa propre paroisse. Le nombre de prêtres et de séminaristes diocésains qui s’intéressent à cette forme liturgique ne cesse d’augmenter. Les évêques français sont en train de réaliser que l’avenir ne pourra se construire sans cette richesse spirituelle et liturgique que nous offre l’Eglise.
– Présentez-nous ce colloque ? Qu’en attendez-vous ?
Réunicatho : Les organisateurs de la troisième rencontre liturgique, fidèles catholiques de différents diocèses, souhaitent, à leur place, participer à l’indispensable dialogue voulu par Benoit XVI sur la question liturgique. Nous sommes convaincus que la forme extraordinaire du rite romain nourrit et protège notre Foi ; notre attachement à cette forme est fondamental et nous espérons que son développement permettra d’enrichir la forme ordinaire et de corriger les abus que l’on voit trop souvent dans les paroisses de France. Le thème du colloque “Motu Proprio, n’ayez pas peur” s’adresse donc à tous ceux qui ne connaissent pas encore cette forme ou qui ne la pratiquent pas ; qu’ils n’aient pas peur de tenter l’expérience de la Tradition ! Le thème s’adresse aussi à tous ceux qui ont la chance de se nourrir régulièrement de la messe traditionnelle ; qu’ils n’aient pas peur de sortir de leur “réserve” et d’aller au devant de leurs frères catholiques “ordinaires”.
– Vous allez accueillir un intervenant important, en la personne de Mgr Nicolas Bux, consulteur de l’Office des cérémonies liturgiques du Souverain Pontife, consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et auteur de l’ouvrage La réforme de Benoît XVI (2009). Qu’est-ce qui a motivé sa venue pour le colloque ?
Réunicatho : Depuis le 3 novembre, Mgr. Bux est aussi consulteur auprès de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Le Saint Père, dont il est un très proche collaborateur, lui signifie encore une fois sa confiance… en particulier sur les questions liturgiques. Nous sommes très heureux et honorés de sa présence et lui-même se réjouis de pouvoir insister en France sur le souhait de Benoit XVI d’établir un vrai dialogue entre tous les catholiques afin de parvenir à une sincère réconciliation. L’intervention d’une personnalité qui est bien loin des polémiques franco-françaises est un message fort à tous les catholiques de France pour qu’ils acceptent de participer de façon constructive au nouveau mouvement liturgique engagé par le Saint Père et qui inclus l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum…
– Quels sont les retours que vous avez eus suite à vos deux premiers colloques, tant de Rome, que d’Evêque mais aussi de simples fidèles.
Réunicatho : Nous n’avons pas la prétention d’attendre un retour de Rome ni même de nos évêques. Nous souhaitons simplement œuvrer à notre place pour le bien de l’Eglise dont nous sommes les enfants. La présence de Mgr. Bux et les nombreux contacts positifs que nous avons avec d’autres personnalités romaines ou françaises nous confortent cependant dans notre démarche et nous engagent à persévérer avec ténacité, patience et charité. De nombreux fidèles de toute la France nous ont aussi apporté leur soutien ; en les remerciant, nous les avons surtout engagés à s’adresser à leur curé pour participer au développement de la forme extraordinaire, véritable trésor missionnaire dans le monde sécularisé qui nous entoure. Les hommes d’arme batailleront et Dieu donnera la Victoire !