Je découvre cette histoire par le biais du Forum catholique (ici). Selon un article de La Provence un faux prêtre (et non un faux curé, comme il est indiqué) a séjourné à l’abbaye du Barroux, avant que les moines ne s’aperçoivent de quelque chose et portent plainte.
Au-delà de ce fait-divers, dont on ne sait pas grand chose finalement, on peut constater que les faux-prêtres ne manquent pas aujourd’hui et qu’ils préfèrent se présenter avec un aspect, sinon traditionnel, du moins classique. C’est, certes, la preuve que l’habit ne fait ni le moine ni le prêtre, mais aussi que l’habit identifie bien prêtre et moine. Les escrocs ne s’y trompent pas. Ils mettent tout en œuvre pour ressembler aux vrais prêtres ou aux vrais moines. Au moins, extérieurement. C’est une sorte d’hommage du vice à la vertu.
La question que l’on peut se poser est pourquoi est-ce tomber sur les moines du Barroux ? Peut-être faut-il voir dans cette intrusion une rançon du succès et de la médiatisation. Construisant un monastère, celui de La Garde, les moines du Barroux sont parvenus à se faire connaître au-delà du cercle des amis du monastère, pour reprendre le titre de leur lettre. Récemment la presse avait mis en avant leur présence à la foire de Marseille. Dans Vaucluse Matin du 4 octobre dernier, par exemple, un article consacré à cette foire titrait « Les moines du Barroux ont la bosse du commerce ». Et qui dit « bosse du commerce » dit aussi gains et argent.
En conclusion de son article, Albert Marchetti écrivait la réponse d’un moine à ses questions : « Peu à peu notre production est devenue tellement importante que depuis 2 ans nous nous sommes engagés dans la création d’un nouveau marché, en cherchant des débouchés nouveaux. Grossistes, revendeurs et clientèle particulière ».
Il ne m’appartient pas de dire si c’est le rôle des moines de trouver un « nouveau marché » et d’entrer ainsi dans un système commercial qui ne manque pas de pièges. En tous les cas, il semble bien que les moines du Barroux soient aujourd’hui victimes de leur succès et de leur médiatisation…
Servir Dieu ou se laisser pièger par Mammon that is the question ?.Chaque moine travaille gratis,mais c’est la communauté qui s’enrichit et l’histoire de la décadence des grandes abbayes n’est pas autre chose.Souhaitons que Le Barroux ne devienne pas une entreprise comme la “Bénédictine” ou le “Camembert Chaussée aux moines”…Merci