L’association Paix liturgique a commencé à publier une très intéressante interview de Mgr Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda au Kazakhstan et auteur du livre Dominus Est – Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI, publié en 2008 aux éditions Tempora (aujourd’hui Artège). Voici comment l’association présente cet évêque :
« La réforme de la réforme promue par le Saint Père est une œuvre qui progresse lentement faute d’avoir, pour l’instant, reçu un soutien suffisant de la hiérarchie épiscopale. En dépit de l’attentisme de la majorité des prélats, quelques-uns ont cependant décidé de se lancer, avec enthousiasme et obéissance, dans la promotion du nouveau mouvement liturgique voulu par Benoît XVI: Nous sommes heureux de vous présenter cette semaine la première partie d’un entretien avec l’un d’entre eux, SE Monseigneur Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda au Kazakhstan et auteur du livre “Dominus Est – Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI”, publié en 2008 aux éditions Tempora. C’est précisément de cette question de la communion dont Mgr Schneider nous parle aujourd’hui. »
Le propos de Mgr Schneider renforce les propositions de l’abbé Claude Barthe, au moins sur le point du mode de communion. Il le renforce parce que ces paroles sont celles d’un évêque, un évêque « Summorum Pontificum » comme nous en avons besoin en France. Je vous invite à vous rendre sur le site de Paix liturgique pour lire cet entretien dans son intégralité et je soumets à l’association, si ce n’est fait, d’adresser cet entretien au Nonce apostolique en France.
« 1) Excellence, pouvez-vous, avant toute autre chose, nous présenter l’ordre religieux auquel vous appartenez : les Chanoines réguliers de la Sainte Croix, connus aussi sous le nom de Chanoines de Coimbra ?
Monseigneur Athanasius Schneider : L’ordre fut créé en 1131 à Coimbra, au Portugal, par Dom Tello et saint Teotonio, le premier portugais a être canonisé. Ils le fondèrent avec dix autres religieux, choisissant de suivre la règle de saint Augustin et se mettant sous la double protection de la Sainte Croix et de l’Immaculée Conception. L’ordre connut une croissance rapide.
Portugais de naissance, saint Antoine de Padoue, appartint à l’ordre avant de rejoindre les franciscains. En 1834, le gouvernement portugais interdit les ordres religieux. Cependant, pour l’Église, un ordre ne s’éteint que 100 ans après la mort du dernier de ses membres. En vertu de cette disposition, le Primat du Portugal décida de relancer l’ordre au sortir du concile Vatican II. Sa renaissance fut approuvée en 1979 par un décret du Saint Siège signé par Mgr Augustin Mayer, alors Secrétaire de la Congrégation pour les Religieux.
L’ordre est voué à la vénération de la Sainte Croix et des anges et lié de façon particulière à l’œuvre poursuivie par l’Opus Angelorum. Née en 1949 en Autriche, l’Opus Angelorum a donné vie en 1961 à la Confraternité des Anges Gardiens avec pour vocation de rassembler les “frères de la Croix”. La fondatrice de l’Opus Angelorum, humble mère de famille autrichienne, Gabrielle Bitterlich, voulait apporter une aide spirituelle aux prêtres et participer à l’expiation de leurs péchés par la pratique de l’adoration eucharistique.
L’Opus Angelorum, après avoir fait l’objet de différentes interventions du Saint Siège afin de clarifier son fonctionnement, est finalement devenu, depuis 2007, le tiers-ordre des Chanoines réguliers de la Sainte Croix.
L’ordre compte 140 membres, dont 80 prêtres, et est présent en Europe, en Asie et en Amérique.
Au sein de l’ordre, la messe est célébrée selon le Novus Ordo mais “versus Deum”, la communion étant donnée selon la forme traditionnelle, celle que le Saint Père a remise à l’honneur dans les cérémonies qu’il préside : communion sur la langue et fidèles agenouillés. Par ce choix, l’ordre perpétue aussi la mémoire de la fondatrice de l’Opus Angelorum qui avait beaucoup souffert de la généralisation de la communion dans la main.
2) Est-ce ce respect particulier pour l’Eucharistie qui vous a incité, Excellence, à rejoindre l’ordre ?
Monseigneur Athanasius Schneider : Oui. Vous devez savoir que j’ai vécu pendant 12 ans, les premières années de ma vie, sous la tyrannie du communisme soviétique. J’ai grandi dans l’amour de Jésus Eucharistie grâce à ma mère qui était une “femme hostie”, à savoir l’une de ces pieuses femmes conservant secrètement l’hostie consacrée pour éviter que soient commis des sacrilèges lorsque les prêtres étaient arrêtés ou interrogés par les autorités.
Vous comprendrez combien j’ai pu être choqué à notre arrivée en Allemagne, en 1973, quand j’ai découvert comment était pratiquée la communion à l’église. Je me souviens avoir dit à ma mère, en voyant pour la première fois la communion distribuée dans la main : “Maman, mais c’est comme lorsqu’on nous distribue des bonbons à l’école !”
Plus tard, quand j’ai cru avoir la vocation sacerdotale, j’ai cherché une voie qui me permette à moi aussi d’être, à ma façon, gardien de Jésus Hostie. La Providence a voulu que ce soit précisément au moment de la relance des Chanoines de la Sainte Croix. »
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