Dans le prochain numéro de Monde&Vie, à paraître, l’abbé Barthe réponds aux questions de Daniel Hamiche au sujet de son dernier livre, La Messe à l’endroit (éditions de l’Homme Nouveau, 9€). Voici un extrait de cet entretien, passionnant de bout en bout, même si l’on peut se demander ce que Daniel Hamiche entend par « les intégristes de la “forme extraordinaire” ». On pourrait dans ce cas parler également des intégristes du missel de Paul VI, ceux qui ne veulent absolument pas le voir évoluer. La question serait plutôt de savoir le missel qui a le plus besoin d’être réformé au regard de la façon dont il manifeste le plus la doctrine de la messe catholique.
« L’abbé Barthe vient de lancer une petite bombe qui s’appelle, sans précautions inutiles, « la messe à l’endroit ». On sait que c’est l’écrivain Paul Claudel qui dans Le Figaro littéraire, dès 1955, avait écrit « la messe à l’envers », un article tonitruant pour stigmatiser ce qui à l’époque n’était qu’expériences liturgiques… Eh bien ! Aujourd’hui l’abbé Barthe veut « remettre la messe à l’endroit ». Et il estime qu’il s’appuie sur un large courant, que l’on désigne dans l’Eglise comme le courant de « la réforme de la réforme ». Explications.
Votre dernier opus(1), nous prend un peu à contre-pied, car on vous connaît comme un défenseur pertinent de la Messe traditionnelle, et voici que vous vous préoccupez de la Messe dite « de Paul VI ». Pourquoi cet intérêt de votre part? La participation à la défense de l’une n’a jamais empêché pour moi, au contraire, la préoccupation concernant la transmutation de l’autre, celle de Paul VI. En 1997, 20 ans avant le Motu Proprio, j’avais publié un livre d’entretiens, Reconstruire la liturgie. Entretiens sur l’état de la liturgie dans les paroisses (2), dont le thème était exactement celui de ce Carnet. Il est clair que le Motu Proprio de 2007 a dynamisé ce propos. Lequel consiste à remarquer que les deux critiques parallèles des mutations opérées sous Paul VI, à savoir la critique frontale qui veut promouvoir une large diffusion de la liturgie antérieure, dite de Saint Pie-V, et la critique réformiste, dite de réforme de la réforme, qui veut opérer une mutation de l’intérieur de la liturgie de Paul VI, ont plus que jamais partie liée. Le projet de réforme de la réforme ne peut se réaliser sans la colonne vertébrale que constitue la célébration la plus large possible selon le missel traditionnel ; cette dernière ne peut espérer se réinsérer massivement dans les paroisses ordinaires sans la recréation d’un milieu vital opéré par la réforme de la réforme.
Les intégristes de la « forme extraordinaire » pensent que le Missel de Paul VI n’est pas sauvable et qu’il faudrait s’en défaire, alors que vous pensez qu’il est réformable et même qu’on peut « l’enrichir ». Comment? Je pense d’abord qu’il est totalement irréaliste de croire que l’on peut d’un coup de baguette faire que dans toutes les paroisses du monde toutes les messes soient célébrées selon l’usage ancien. En revanche, je constate – avec bien d’autres, dont les principaux sont fort haut placés – que le missel de Paul VI contient une presque infinie possibilité d’options, d’adaptations et d’interprétations, et qu’un choix progressif, ou systématique, ou systématiquement progressif, des possibilités traditionnelles qu’il offre, rend possible, sur le terrain paroissial, et tout à fait légalement (selon la lettre de la loi, sinon selon son esprit), sa “re-traditionalisation”. C’est d’ailleurs une simple constatation : de nombreux prêtres de paroisses (j’en ai en déjà dressé une liste rapide pour la France, que je me garderai bien de publier, mais qui est impressionnante) pratiquent cette réforme de la réforme, souvent par étapes, et dans la très grande majorité des cas en célébrant aussi la messe traditionnelle. Pour répondre donc à votre question, je dirais que je crois que la liturgie romaine peut être sauvée, ce qui passe, comme on peut le constater concrètement, par une action à deux vitesses : diffusion du rite Saint-Pie V; réforme de la réforme. Celle-ci permettra, en glosant un célèbre discours de Paul VI à contre-pied, d’abandonner progressivement tout ce qui dans sa réforme est déjà vieux, démodé, parce que non traditionnel. Nous verrons bien ce qui sera sauvé après cette opération… »
De coeur avec ce texte que rejoint notre épreuve de 4O ans:le Carême de la Messe…L.Salleron écrivait:”Les éclipses n’ont qu’un temps”.Son fils,le P.Joseph de Ste Marie o.c.d. disait:”Gardez la sainte Messe”.Des prêtres réintroduisaient Croix et tabernacle dans l’axe du Sol invictus,la
“poussiere d’or”(P.Matteo)du Canon Romain,
l’Adoration et l’agenouillement pour la Ste
Communion.Certains pensaient:”la Messe ne reviendra plus”et sont morts.Merci au Saint Père qui nous redonne Pain et Poisson.Redite
Missa EST:Alleluia!Alleluia!JPR et Mcl.
i.