La journaliste Suisse Christine Salvadé m’avait contacté pour avoir les coordonnées du chanoine Escher. Nous lui avions conseillé de prendre contact directement
avec la Fraternité Saint-Pie X. Apparemment, la quête a été vaine, au moins de ce côté là. Mais Christine Salvadé dans son article de Matin-Dimanche de ce 17 juillet apporte plusieurs éléments
intéressants.
« Yannick-Marie Escher a soigneusement vidé son bureau, pris les livres, le téléphone portable et quelques affaires. Il a écrit la lettre, envoyé une copie par
la poste à chacun de ses quarante-quatre confrères et s’est retiré dans un lieu tenu secret. Quelques jours avant, il avait désactivé son portable et ses adresses e-mail. »
Très révélateur de la crise profonde qui touche l’Église, et singulièrement l’abbaye Saint-Maurice, la journaliste évoque un petit fait :
« Lorsqu’on évoque la défection d’un autre chanoine, qui est devenu bonze il y a quarante ans, monseigneur sourit. Cette fois-ci, ça n’a rien à voir: Ecône
renie Vatican II, estime que les papes font fausse route. Entrer à Ecône, c’est changer de confession, renier ses voeux. C’est grave, on ne pouvait pas lui faire plus mal. »
Le Monseigneur qui sourit, c’est l’abbé de Saint-Maurice, Mgr Roduit. A ses yeux, selon la réaction rapportée par la journaliste, il est moins grave de quitter le
monastère pour devenir bonze que pour rejoindre la Fraternité Saint-Pie X. Un petit fait qui éclaire singulièrement le choix du chanoine Escher. Comment lui donner tort !
« Mais que s’est-il vraiment passé? Mgr Roduit ne veut pas dévoiler le contenu de la lettre. Il a rapidement communiqué l’information pour qu’on n’imagine
pas «une histoire de pédophilie» ou un amour caché. Quelques jours avant de fuir, Yannick-Marie Escher s’était confié à deux ou trois étudiants
dont il était devenu très proche. «Il m’a lu la lettre dans son bureau, dit Simon. Yannick, ça a été un prof, puis un proche, et c’est devenu un ami. Il a fait de moi un catholique. Je peux vous
assurer que son choix est spirituel, il ne faut pas aller chercher autre chose. C’est une question de fond, il voulait vivre son sacerdoce d’une manière plus authentique, plus conservatrice. Ce
n’est qu’une réorientation professionnelle, ça pourrait arriver à un maçon! »