Golias, par l’intermédiaire de son analyste romain, Romano Libero, a consacré un article au fait que le pape Benoît XVI célébrerait parfois sa messe privée
selon l’ancien rite. Le Pape s’appliquerait ainsi, en quelque sorte, le motu proprio Summorum Pontificum. L’analyste de Golias en tire plusieurs observations :
« 1. Une confirmation définitive de la sensibilité
traditionaliste de l’homme Joseph Ratzinger en liturgie qui n’étonnerait personne.
2. La reconnaissance des limites que s’impose le Pape à lui-même,
car il n’est pas suivi par la majorité de l’épisscopat ni par une partie de sa propre curie à Rome.
3. Le renforcement de la thèse sinon d’un retour à l’ancienne
liturgie, impensable de façon globale, du moins d’un biritualisme encouragé et renforcé dans la perspective d’une « réforme de la réforme » plus
« traditionnelle ».
Mais le plus intéressant n’est certainement pas là. Romano Libero confirme ce que nous avons dit à plusieurs reprises. Outre les épiscopats,
l’opposition au motu proprio se trouve au sein même de la curie et singulièrement de la Secrétairerie d’État. Parmi ces adversaires du Pape, Romano Libero avance le nom de Mgr Fernando Filoni, un
nom peu connu du grand public, mais qui en tant que Substitut occupe un poste essentiel et exerce une influence profonde.
Ancien nonce en Irak, Mgr Filoni est la vraie pièce maîtresse qui vise à ralentir l’avancée de la réforme bénédictine, notamment au plan
liturgique mais également au niveau des nominations. On raconte qu’il a obtenu la tête d’un des secrétaires du cardinal Bertone, un Français trop soucieux d’être fidèle au pape.
Rumeur ou fait vérédique ? Il est toujours difficile de savoir ce qu’il en est à Rome, la vérité étant certainement entre les deux. À
défaut d’avoir obtenu son départ, Mgr Filoni s’en est certainement réjoui.
Golias confirme la rumeur du possible départ de Mgr Filoni pour New York. Une manière peut-être de tenter de désamorcer la bombe avant qu’elle
n’éclate. Si Mgr Filoni partait, Golias y perdrait certainement beaucoup.