Hier, nous avons commencé à présenter le groupe de
pression épiscopal de Mgr H qui entend freiner l’émergence d’un épiscopat « Summorum pontificum ». Suite de cette présentation.
A juste titre (même s’il exagère beaucoup le renversement de tendance), Mgr H est obsédé par la question des nominations épiscopales. La véritable scène de
psychodrame qu’il a faite, lors du voyage du Pape en France, à l’encontre d’un des membres de la suite du Saint-Père, portait en définitive sur ce thème.
Le bruit court donc que, pour faire pièce à l’influence des évêques « romains » et pour pallier la léthargie du cardinal-Président de la Conférence des
Evêques, qui ne sait opposer aux noms d’épiscopales qu’avance la nonciature que des candidats « modérés », de préférence curés de Paris, il a rassemblé les évêques genre « Vatican
II ne mourra pas ! » en un groupe organisé, sorte de club de réflexion informel d’évêques récemment nommés ou récemment transférés.
Si cette rumeur s’avérait fondée, il importerait grandement de savoir et de faire savoir qui fait partie de ce groupe. On peut supputer.
Certainement pas Mgr Rouet, prêt à prendre sa retraite, et dont les positions paraissent trop archéo-progressistes à Mgr H.
Ni Mgr Dagens, de l’Académie française, qu’il ne peut pas voir en peinture ni en sculpture, même s’il partage pas mal de ses vues et réciproquement. La
sympathie ne se commande pas, surtout entre évêques, et H, qui participait il y a quelques semaines aux pourparlers réguliers Eglise-Etat avec le Premier ministre, se juge bien mieux à même de
faire prévaloir une « nouvelle laïcité » que son immortel collège, qui l’agace comme il n’est pas permis d’agacer. D’autant que le pauvre évêque d’Angoulême, qui a certes un profil très
digne pour présider des obsèques de Président de la République en présence de ses diverses épouses, a la mine toujours plus triste depuis que les mariages se multiplient dans les rangs de ses
prêtres.
Non, Mgr H préfèrerait recruter, dit-on, parmi les évêques qu’il a contribué à faire nommer ou transférer, et avec lesquels il espère en pousser d’autres.
On cite Mgr François Kalist, pêché dans le vivier « progressiste » de Bourges, où il était vicaire épiscopal. Mgr Maillard lui-même, évêque de
Bourges, transféré de Laval, plus-Vatican-II-que-moi-je-meurs ? Ce n’est pas impossible.
On parle aussi de Mgr Sentier (évêque Créteil, transféré de Luçon), qu’H connaît de longue date. Certes, Sentier, pro-charismatique qui a fondé une Fraternité
Laetare, « réjouis-toi » (je vous fais grâce, dans ce blogue sérieux, du mauvais jeu de mot qui court dans le clergé sur Lae-tare), à bien des égards s’accorde mal
avec la pensée froide, implacable et vraiment pas chacha de H, mais sa formation – si on peut dire – théologique, philosophique et liturgique, tétée dans les mêmes lieux, le rapproche en revanche
de lui.
On évoque Mgr Dubost, l’évêque intello d’Evry, mais il semble trop personnel pour faire partie de ce type de coterie. Hervé Gaschignard, évêque auxiliaire,
apparemment classique, de l’archevêque de Toulouse ? Faux moderne ou vrai progro, qui fait semblant ou qui est vraiment, les avis sont partagés. Le bon Nourrichard d’Evreux ? Un peu
rudimentaire pour cette compagnie. Bruno Grua, du type curé mis au congélateur dans les années soixante-dix et qu’on vient de ressortir de chez Picard, pourrait bien en être. Beaucoup plus
sûrement, Jean-Luc Brunin, évêque d’Ajaccio, genre évêque d’ouverture systématique et organisé. Tout comme H.
Rumeurs, me direz-vous. Mais je pense que vu les origines de ces rumeurs, il faut les prendre très au sérieux.