C’est aujourd’hui que paraît en Allemagne un entretien accordé par Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, à l’hebdomadaire Der Spiegel. Selon une dépêche de l’AFP, largement reprise, Mgr Fellay déclarerait ce qui apparaît
comme une évidence pour tout catholique voulant vivre en conformité avec sa foi, à savoir que les homosexuels ne devraient pas accéder au sacerdoce.
Bien sûr, on disserte sur ce rappel et on s’exclame. On parle même de scandale. Décidément bien naïf – on se refait difficilement – je me suis tout d’abord étonné
de ces réactions. Puis, j’ai compris ! Je ne saisissait pas, en effet, que reprochant à l’Église les scandales pédophiles, on s’étonne de cette position de Mgr Fellay. Puis l’idée s’est tout
d’un coup glissée en moi que pour les nouveaux clercs de la bien-pensance il fallait absolument déconnecté tout lien possible entre homosexualité et pédophilie, ce que n’avait pas fait, par
exemple, le cardinal Bertone, secrétaire d’État, dans une conférence qui fit du bruit.
Certes, il serait rapide et abusif de lier tous les cas de pédophilie à l’homosexualité. Mais en voulant à tout prix préserver la liberté sexuelle de tout faire,
chacun selon ses goûts et ses humeurs, on prend des risques, qu’assurément – en dehors de toute question morale – l’Église ne peut se permettre.
Notre monde moderne se trouve là devant une contradiction majeure de son discours – ou de ses réactions, devrait-on dire, plus exactement, la rationalité du
discours n’étant pas au rendez-vous. Il se révolte à bon droit (du moins tant que cela ne devient pas une machine de guerre) contre les scandales des prêtres pédophiles, mais il tient à préserver
comme un dogme la liberté sexuelle sans limites. On en voit les conséquences. La position catholique est plus cohérente et libératrice.