Loin des attaques faciles et des préjugés, un journaliste de La Voix du Nord vient de consacrer un article à l’école Notre-Dame de Fatima qui se trouve non
loin de Lille. Le journaliste a passé une journée dans l’établissement et livre le résultat de son enquête. En voici des extraits :
« Se méfier des préjugés… Un directeur en soutane qui dit la messe en latin, des enfants qui récitent le chapelet avant le repas et passent chaque matin par
la chapelle… Cela sent l’intégrisme religieux, la rigueur austère des écoles catholiques d’antan, voire, comme l’émission «Les Infiltrés» l’a évoqué la semaine dernière, l’extrémisme
politique… À La Chapelle- d’Armentières, le directeur de l’école Notre-Dame de Fatima déplore ces jugements hâtifs et injustes. Une journée passée dans l’établissement remet les choses à leur
place.
Marie, 12 ans, est tout essoufflée après sa course à pied, dans l’immense prairie qui jouxte l’école : «Ici, c’est dix fois mieux que l’école où j’étais avant.» Ses
parents, d’Armentières, l’ont inscrite à l’école Notre-Dame de Fatima alors qu’elle entrait en CE2. «Dans mon école d’avant, les enfants se moquaient de moi à cause de mes habits»,
explique-t-elle comme on confie un secret qui, trop longtemps, a fait souffrir. Pourtant, elle est adorable, Marie, mignonne et, paraît-il, excellente élève. «On travaille bien ici et on
progresse. Avant d’arriver, par exemple, je ne faisais pas de rédactions. Maintenant, je suis bonne en français !» Pauline, elle aussi en cinquième, habite à Lorgies. «Ici, les profs sont hyper
gentils et on apprend bien.» Pourquoi ses parents l’ont-ils scolarisée ici ? «Parce que ma grande soeur y a été élève. Elle vient d’entrer en première année de médecine. D’ailleurs, c’est ça que
je voudrais faire aussi, quand je serai grande. Ou des études d’opticien, je verrai.»
(…)
« Cécile, 21 ans, a l’oeil qui pétille quand elle évoque son enfance sur les bancs de cette école. Aujourd’hui, elle est responsable des classes de collège,
enseigne le latin, l’histoire et la géographie. «Évidemment qu’on ne se reconnaît pas dans cette image caricaturale des écoles tradi, confirme-t-elle, ici, tout est centré sur la douceur!»«Mes
cinq frères et soeurs sont venus ici, explique la jeune femme dont la famille est domiciliée à Lomme. La motivation première de mes parents était, bien sûr, religieuse, mais il y a aussi les
méthodes traditionnelles d’enseignement.»Comme tous les anciens élèves de Notre-Dame de Fatima, elle a connu «l’après». Pour elle, ce fut le collège de Marcq (établissement où, avec Saint-Jude à
Armentières et Sainte-Marie à Beaucamps-Ligny, sont le plus souvent scolarisés les élèves de N.-D. de Fatima). «Ça m’a changé beaucoup, parce que l’ambiance était moins familiale, mais nous
étions mieux préparés, notamment pour le français et la grammaire, parce que nous avions beaucoup d’années d’analyse logique derrière nous», se rappelle-t-elle. Brillante élève, la jeune femme a
ensuite décroché son bac littéraire, fait deux ans de classe préparatoire littéraire et passé deux licences de lettres classiques et d’anglais à la Sorbonne. «Souvent, répète l’abbé Marchadier,
les directeurs d’école sont contents de voir arriver des anciens de Notre-Dame de Fatima car leur niveau et leur comportement sont exemplaires.» Dans ce cas, le péché d’orgueil semble bien
véniel… »