Dans sa dernière livraison, Paix liturgique fait le point sur l’application du motu proprio en Écosse. Selon les évêques écossais, qui s’apprêtent à
recevoir le pape en septembre prochain, il n’y a pas de débat puisqu’il n’y a pas de demande. Ce n’est pas l’avis de certains catholiques comme le rapporte la correspondante de Paix
liturgique dans ce pays. Voici ces propos :
« En ce début d’année, un débat a agité une partie de la presse écossaise. Il s’agissait, dans le cadre d’articles de presse qui évoquaient la venue prochaine
du Saint Père Benoît XVI en Angleterre et en Écosse en septembre 2010, de s’interroger au sujet de la messe traditionnelle.
Ce débat par articles interposés s’est particulièrement amplifié lorsque James Mac Millan y est intervenu : cette personnalité écossaise est en effet un compositeur
et chef d’orchestre bien connu qui est un grand ami de la messe traditionnelle et du Motu Proprio Summorum Pontificum. Comme il était de plus en plus choqué par le silence que
maintiennent les évêques écossais sur cette question liturgique il a entrepris en octobre 2009 d’interpeller son Église à ce sujet dans un article important publié dans le Scottish Catholic
Observer… Sans ouvrir un vrai débat public, l’archevêché de Glasgow lui a indirectement répondu en expliquant qu’en réalité il n’y avait quasiment aucun catholique écossais prêt à assister à
la “messe en latin”.
Je vous joins quelques articles à ce sujet pour mieux vous faire comprendre une situation qui, me semble-t-il, ressemble beaucoup à celle qui vous a incité à lancer
votre campagne de sondages en France. Je me souviens qu’un journaliste français avait dit quelque chose du genre : “Les tradis ? Ils ne sont rien !”
Notre archevêque, Mgr Conti, a atteint l’âge de la retraite épiscopale l’an dernier mais n’a pour l’instant pas encore de successeur et la génération suivante
d’évêques n’est pas beaucoup plus ouverte que lui envers la liturgie “Extraordinaire”.
J’en viens donc à ma suggestion : pourquoi ne profitez-vous pas de la prochaine visite du pape et de l’intérêt médiatique pour la question de la messe pour faire
chez nous un sondage comme vous en avez fait plusieurs ? Ce pourrait être d’une grande aide pour nous et un excellent moyen de connaître l’opinion des fidèles auxquels on ne demande jamais leur
avis….. »
Paix liturgique livre plusieurs articles de presse. Je propose ici seulement le résumé de celui de James Mac Millan. On trouvera les autres sur le site de Paix liturgique. Comme à son habitude, l’association propose d’aller demander aux fidèles écossais ce qu’ils pensent de l’application du motu
proprio dans leur pays. Pour ce faire, il faut de l’argent car un sondage est tout sauf gratuit…
« Présentation de la tribune de James Mac Millan dans le Scottish Catholic Observer du 8 octobre
2009
En octobre 2009, le compositeur écossais James Mac Millan publiait dans le Scottish Catholic Observer un texte dans lequel il s’interrogeait sur le peu
d’empressement que mettaient les évêques d’Écosse à proposer l’application du motu proprio Summorum Pontificum dans leurs diocèses.
Le prétexte de son propos était le succès d’un séminaire de formation à la messe ancienne, organisé en Angleterre par la Latin Mass Society, auquel avaient
participé 25 prêtres. Un séminaire tenu dans une structure dépendant de l’archidiocèse de Westminster, donc tout sauf clandestin. Le nouvel archevêque de Westminster, Vincent Nichols, avait même
adressé aux participants le message suivant : “Le Pape Benoît XVI a confié aux prêtres et aux évêques une tâche nouvelle et délicate : la mise en œuvre de la forme extraordinaire de la messe en
réponse aux besoins légitimes soulignés par le motu proprio. Je vous suis reconnaissant de nous aider à répondre à cette mission, tout en travaillant à soutenir et alimenter l’unité de
l’Église.”
Présent durant une partie de la réunion, Mgr John Arnold, évêque auxiliaire de Westminster, avait pour sa part déclaré : “Je pense que c’est un hommage à la sagesse
du Pape Benoît XVI que ce cours sur la forme extraordinaire soit rempli de prêtres ordinaires qui œuvrent dans des paroisses de base comme on en trouve à travers tout le pays et qui se trouvent
attirés par le culte de la forme ancienne afin d’ordonner et de nourrir leur vie sacerdotale… ou qui l’apprennent en réponse aux besoins pastoraux de leurs congrégations.”
Se félicitant du succès de ce stage de formation à la forme extraordinaire, James Mac Millan soulignait que ce n’était pas le premier du genre Outre-Manche,
indiquant notamment que 97 prêtres avaient découvert la liturgie traditionnelle depuis 2008 au Merton College d’Oxford. Notant le soutien apporté à ces initiatives par “de nombreux évêques
d’Angleterre et du Pays de Galles”, Mac Millan allait jusqu’à affirmer : “Une mutation profonde est incontestablement en cours.”
“Mais pas en Écosse, apparemment !” poursuivait-il aussitôt. “C’est bien dommage. J’ai parlé à beaucoup de prêtres écossais, de tout le pays, qui seraient ravis
d’obtenir une telle occasion, après tout le débat énergique sur la question ces derniers temps. Il y a ici, de façon générale, une volonté évidente de rendre la liturgie plus priante et plus
respectueuse. En ce sens, nous ne différons pas de ceux qui, en d’autres endroits, répondent en ce moment de manière active aux instructions et aux encouragements du pape. Ce qui est bon pour les
Anglais devrait l’être pour nous aussi !” Et Mac Millan de s’inquiéter du fait que, parmi les prêtres écossais qu’il avait consultés : “certains semblaient effrayés d’aborder ouvertement la
question”. De peur de déplaire à leurs évêques ? »