Selon l’AFP, « Le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé a adressé mercredi un courrier au préfet de la Gironde et au recteur, après la diffusion d’un reportage sur
un groupe d’extrême droite lié aux milieux catholiques traditionalistes, pour leur demander des “poursuites judiciaires” “une fois les faits avérés”.
“Je demande ardemment, une fois les faits avérés, que cette affaire fasse l’objet de poursuite judiciaires”, écrit l’ancien Premier ministre dans un courrier dont
l’AFP a obtenu copie.
Selon le maire de Bordeaux, les “propos présentés aux téléspectateurs ont été absolument scandaleux” et “les activités de groupuscules fondées sur des théories
horrifiantes qui ont été décrites tombent manifestement sous le coup de la loi et nuisent gravement à l’image de notre ville”.
Il demande au préfet de la Gironde et au recteur de l’académie de Bordeaux s’ils envisagent “d’engager les procédures qui conviennent dans le cadre des textes qui
répriment les propos et les actes racistes et antisémites”.
Dans son blog mercredi, Gilles Savary, conseil général PS de la Gironde, affirme avoir été victime de “censure politique”, “l’essentiel” de ses propos et son
témoignage sur le plateau de l’émission diffusée par France 2 s’étant “volatilisés”.
“Ce qui a été censuré sans vergogne, c’est précisément mon témoignage sur la façon dont Alain Juppé et un préfet (Christian Frémont: NDLR) aujourd’hui en poste à
l’Elysée, ont tenté de falsifier le contexte juridique d’une délibération de la mairie de Bordeaux pour installer volontairement (…) ce groupe d’intégristes dans une église de Bordeaux”,
poursuit cet ancien leader de l’opposition PS à Bordeaux.
De son côté, le groupuscule d’extrême droite bordelais Dies Irae fondé par Fabrice Sorlin, exclu du Front national en février 2008 après avoir été candidat aux
législatives, a réagi, estimant que “le but” de ce reportage est “de salir encore une fois l’église catholique tout en stigmatisant la mouvance traditionnelle”.
Il développe ainsi huit points “pour démontrer que la thèse présentée dans cette émission ne tient pas la route”.
Le documentaire, diffusé dans le cadre de l’émission “Les Infiltrés”, est intitulé “A l’extrême droite du père”.
Dans le documentaire, on voit certains des membres de Dies Irae, plutôt jeunes, tenir des propos anti-juifs, anti-arabes, anti-noirs.
Les journalistes s’étaient également introduits en caméra cachée dans une école catholique traditionnelle hors-contrat de Bordeaux qui relève de l’Institut du Bon
Pasteur (dont le supérieur général est l’abbé Philippe Laguérie, ancien curé de l’église traditionaliste parisienne Saint-Nicolas du Chardonnet) où des élèves et des enseignants tiennent, selon
leurs reportages, des propos racistes. »