Après les chapelets du DALE, le cardinal de Paris est malmené par les partisans de l’abbé Georges de Nantes.
Etre archevêque de Paris 40 ans après le Concile n’est vraiment pas de tout repos. Les demandeurs d’application du Motu Proprio frustrés « occupent » les
églises parisiennes (= ils récitent pieusement le chapelet après la messe). Et voici maintenant que les membres de la Contre Réforme Catholique « polluent » les conférences
de Carême (= ils posent des questions embarrassantes).
Comme on le sait, le carême à Notre-Dame a pour thème cette année : « Vatican II, une boussole pour notre temps ». Chaque conférence confiée à
une personnalité (Mgr Jean-Louis Bruguès ; Mgr Eric de Moulins-Beaufort ; le P. Matthieu Rougé ; le P. Denis Dupont-Fauville ; le P. Enzo Bianchi ; le P. Benoît-Dominique
de La Soujeole ; M. Michel Camdessus ; Rabbin Rivon Krygier ; M. Dominique Folscheid), est donnée le dimanche à 16h 30. Elle est suivie de questions recueillies par écrit
dans l’assistance et posées aux intervenants, entre 17h15 et 18h.
Mgr Eric de Moulins-Beaufort, tenue piana impeccable (soutane noire, liserés violets, calotte violette) a ouvert dimanche dernier ce cycle sous la présidence du
cardinal archevêque. Quelle ne fut la surprise des organisateurs de voir tomber sur le conférencier une pluie de questions sur le thème : en dehors de la crise des vocations, de la crise des
catéchismes, de la crise de la pratique, de la crise des missions, de la crise de la liturgie, de la crise etc., où sont donc les « fruits » de Vatican II ?
Les membres de la Contre Réforme Catholique, fondée par l’abbé Georges de Nantes qui vient de décéder, ont décidé de s’intéresser à ce cycle, dont le thème est en
effet particulièrement intéressant, et qui porte sur un sujet à propos duquel ils estiment que l’abbé de Nantes, eux-mêmes, et bien d’autres, ont émis des interrogations de fond qui n’ont jamais
reçu de réponse depuis 40 ans. Distribuant des tracts à l’entrée et à la sortie de la cathédrale, ils ont donc adressé un grand nombre de questions, auxquelles le conférencier a répondu, disons,
assez tangentiellement.
La conférence donnée demain, par les PP Bianchi et Dupont-Fauville, ne devrait pas créer de difficulté, car le thème en est très traditionnel : pour que la
Bible soit lue comme Parole de Dieu, il faut changer son regard sur la « lettre » et en découvrir « l’esprit ». En revanche, il est possible que celle du 21 mars sur
l’argument : la permanence d’Israël, l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la liberté civile de religion, les rencontres interreligieuses comme celle d’Assise, le dialogue avec les
humanismes séculiers, donne lieu à des questions de fond.
Le cardinal demandera-t-il des cars de police pour se débarrasser des questionneurs ?