Sur son Metablog, l’abbé de Tanoüarn est revenu sur la discussion à
laquelle il a pris part ce lundi 1er mars sur les ondes de Radio Courtoisie, dans le Libre Journal de Philippe Maxence. Celui-ci ayant lancé la discussion sur le Concile Vatican II, l’abbé
Grégoire Célier de la Fraternité Saint-Pie X a mis en avant, avec une certaine logique, que l’on pouvait certes saluer l’effort du pape pour réinterpréter le Concile à la lumière de la
Tradition, mais dans les faits cette lumière restait tamisée par le Concile lui-même. Pour preuve, il prit les documents du cardinal Ratzinger, comme Dominus Iesus, qui rectifient
effectivement le Concile mais en se référant toujours au Concile.
Pour l’abbé de Tanoüarn, il importe peu que cette rectification se fasse au nom du Concile, lequel cite abondamment Pie XII (comme le soulignait d’ailleurs l’abbé
Célier) lequel est donc une référence pré-conciliaire. Plus sérieusement, l’abbé du Centre Saint-Paul demandait une sorte de droit d’inventaire du Concile, auquel on appliquerait l’herméneutique
de la continuité de Benoît XVI. Mais sur son Metablog, il s’en explique plus clairement :
« La paix qu’on la veuille ou non, comment c’est possible ?
En effet, lorsqu’on parle d’herméneutique de continuité, quel catholique peut s’opposer à ce discours ? Chacun y trouve son compte, les herméneutes de la
liberté tous azimuts, qui ne veulent pas entendre parler d’un texte normatif, parce qu’il faudrait l’appliquer et les partisans de la continuité qui sont trop heureux de voir que ce qui n’était
plus bien souvent qu’une nostalgie de la continuité redevient opératoire grâce à l’herméneutique. En substance, il n’y a plus de problèmes sur Vatican II. Et je me suis laissé dire que même la
Commission de discussion, envoyée à Rome par Mgr Fellay, ne parlait plus de Vatican II et s’était accrochée avec les experts romains, non pas sur la lettre du Concile, censée les occuper, mais à
propos du pape Jean Paul II et de son long pontificat de transition, de ses 13 encycliques, si différente de la première à la treizième, de ses innombrables discours, du Sommet d’Assise avec
toutes les religions et de quelques autres de ses initiatives.
Je crois que s’il faut parler de Vatican II, s’il faut en parler de plus en plus, c’est que sur ce sujet, l’histoire avançant et censurant implacablement les
échecs ou les naïvetés du passé, nous allons vers un consensus vrai. Grâce au Concile, nous sommes mis en face des vraies questions (le rapport de la foi et de la raison ; les relations de
l’Église et de l’État moderne ; les religions du monde face à la vérité chrétienne). Et ces questions, le pape nous en a averti solennellement, il faut les travailler dans la continuité avec la
Tradition de l’Église, au sein de laquelle le Concile prend son sens.
J’ai toujours été très frappé de constater que au début des années 60, dans les Vota de la Minorité traditionnelle pour le Concile, il n’y avait aucun projet,
aucune perspective. Seulement des demandes de condamnation. En affrontant frontalement la modernité, on doit se mettre au travail. Comme le dit très bien Christophe Dickès dans L’Homme nouveau,
Jean-Paul II était le pape de la représentation (planétaire). Benoît XVI apparaît de plus en plus comme le Pontife de la Confrontation avec le monde.
Une telle confrontation est une chance historique pour l’Église. Cela ne se manque pas. »