L’école contre-révolutionnaire s’entendait jadis avec Georges Clémenceau pour considérer la Révolution française comme un « bloc ». On prend tout ou
rien. ! En est-il de même avec le Concile Vatican II ?
L’interprétation du « bloc » conciliaire a réuni souvent les défenseurs de Vatican II et ses adversaires. Dans ses conférences de Carême, l’abbé de
Tanoüarn, qui était récemment à Rome pour parler de la messe, reprend la question de fond dans une perspective bénédictine (XVIème, si je puis dire), enveloppée dans une approche toute
tanoüarnienne…
Cela donne, par exemple, ceci :
« Nous sommes dans une perspective herméneutique, rappelons-le. Nous sommes dans l’idée que Rome offre et offrira petit à petit une réception de ce Concile
et nous avons le droit, nous catholiques du rang, de nous demander : mais selon quels critères ? Non pas d’abord : que faut-il ressaisir du Concile ? Mais plutôt : comment le ressaisir
aujourd’hui ? La réponse a été donné par Benoît XVI dans la première année de son pontificat. Il faut cultiver une herméneutique de continuité et bannir cette herméneutique de rupture qui, sous
le couvert d’un « esprit du Concile » a voulu fixer définitivement l’opposition entre une fraction de l’Eglise catholique et les 2000 ans de son histoire. Le pape reprenait là une expression qui
avait appartenu successivement à Jean Paul II et à Mgr Marcel Lefebvre: «il importe de lire le Concile à la lumière de la Tradition». Vatican II n’est pas le Concile qui ferait entendre les trois
coups d’une nouvelle pièce dans l’histoire de l’humanité. Il ne renvoie pas à une ère nouvelle qui aurait dû trouver en elle même ses propres principes interprétatifs, comme a pu le faire, sur le
plan politique, la Révolution française par exemple. A l’évidence en effet, la Révolution française ne doit pas être considérée comme « un bloc », selon la formule que le martela jadis Georges
Clemenceau. Elle doit être reçue aujourd’hui comme un événement, certes composite, mais qui porte cette spécificité de devoir toujours trouver en lui-même son interprétation – comme si rien ne
s’était passé avant lui, comme si rien ne devait arriver après lui, comme s’il était un nouveau commencement, et en même temps le symbole abouti de l’histoire humaine. »
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