Dans La Croix,
aujourd’hui, les pages « Événements » (2 et 3) sont consacrées à « La question intégriste » qui « préoccupe toujours l’Église » selon le titre de l’article principal (page 2). La page 2
propose également une colonne de repères sur le dialogue entre Rome et Écône, un article sur « Le retour de l’incontrôlable Mgr
Williamson » (page 2), toujours selon le titre de cet article.
Page 3, les lecteurs apprennent que Mgr Poidevin,
porte-parole des la Conférence épiscopale a beaucoup souffert en 2009, en devant faire face aux attaques médiatiques (Affaire Williamson, affaire du préservatif, affaire du Brésil),
« Mais il a fallu aussi écouter les communautés chrétiennes qui ne comprenaient pas, et là, je dois dire que ma fibre pastorale a souvent été
mise à l’épreuve. » Avec quelle pudeur, ces critiques contre Rome sont-elles formulées ! On trouve également le
témoignage du curé de Rambouillet qui explique qu’il ne célèbre qu’une seule fois par mois (où se trouve le paragraphe mentionnant cette limite dans le Motu Proprio ?) le rite romain
traditionnel, précisant bien « j’ai refusé de célébrer toutes les semaines car cela créerait une fracture trop grande dans la vie
paroissiale. » Autre précision d’importance : il se déclare être le seul prêtre du diocèse de Versailles à
célébrer ainsi. Enfin un dernier article concerne la question vu d’Allemagne.
Au total, rien de bien nouveau, si non la volonté affirmée de montrer l’opposition française au Motu Proprio,
la permanence d’une volonté de réduire la Fraternité Saint-Pie X au propos de Mgr Williamson et la permanence également d’un vocabulaire de combat qui comme arme par destination entretient dans
l’esprit des lecteurs de La Croix une équation assez simple : Fraternité Saint-Pie X = Mgr Williamson = négationisme. Tradis = refus du missel de Paul VI = refus de l’autorité des évêques = refus
de l’autorité du pape = refus du Concile = Fraternité Saint-Pie X.
Extrait de l’article principal :
Le 21 janvier 2009, Benoît XVI levait les excommunications pesant sur les évêques intégristes. Un an après, il a reçu les responsables de la Conférence des évêques de France, qui ont
ainsi pu tirer un premier bilan
Il y a un an, à la surprise générale, Benoît XVI annonçait la levée de l’excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X, ordonnés par Mgr Lefebvre.
Le 8 juillet, après plusieurs mois d’une polémique envenimée par « l’affaire Williamson » (lire ci-dessous), il confiait à la Congrégation pour la doctrine de la foi le soin de mener des discussions doctrinales avec la Fraternité Saint-Pie-X, dont
l’ordre du jour a été ainsi fixé en octobre lors d’une première rencontre : Vatican II, la liberté religieuse, l’oecuménisme, le dialogue interreligieux. Un second rendez-vous a eu lieu lundi. À
chaque fois, ces débats, à huis clos et dont rien ne filtre, sont enregistrés en vidéo… L’objectif de Rome est de ramener une partie des intégristes au sein de l’Église, tout en restant ferme sur
le caractère non négociable de Vatican II. C’est dans ce contexte que, lundi dernier, la présidence de l’épiscopat français a été reçue en tête-à-tête trente minutes par Benoît XVI. Étaient
présents son président, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, son vice-président, Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont (1), et son secrétaire général, Mgr Antoine Hérouard.
Un rendez-vous traditionnel – il a lieu après chaque Assemblée plénière – mais qui a permis cette fois d’évoquer une année marquée par une série de crises qui ont secoué l’Église. Benoît XVI a
été attentif, manifestant une réelle connaissance des dossiers. Les suites de la levée des excommunications furent bien évidemment abordées. Les évêques français regrettent aujourd’hui de n’en
avoir été informés que fortuitement. « Prévenus à l’avance, nous aurions pu préparer le terrain » affirment-ils. Si les demandes de célébrations en rite extraordinaire (préconciliaire), autorisé par le motu proprio
Summorum pontificum n’ont pas explosé, des groupes utilisent néanmoins ce texte,
pratiquant la surenchère systématique et agressive, avec des moyens militants, en se réclamant du pape. Les évêques, donnant les exemples des diocèses de Strasbourg et Versailles,
particulièrement touchés, s’en sont ouverts lundi à Benoît XVI. « S’il ne s’agit que de petits groupes isolés à ramener au bercail, il faut les
traiter avec respect, disent-ils. Mais s’ils cherchent à faire du
prosélytisme au détriment du rite de Paul VI, c’est différent. »