Jean Mercier de La Vie consacre un article
d’analyse sur les discussions doctrinales engagées entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X. Malgré un ton bienveillant, le journaliste semble vouloir convaincre son lectorat que les discussions
sont bloquées et qu’elles échoueront inévitablement. L’affaire est-elle si certaine ? Il faut se souvenir que ce type de dialogue, qui porte sur des questions difficiles et sur des
problématiques qui sont installées dans le temps, ne peuvent se résoudre simplement à coup de sourires bienveillants. Ni du côté de Rome, ni du côté de la Fraternité Saint-Pie X, on veut
entend disqualifier de telles rencontres en les faisant évoluer trop rapidement. Il est presque certain que de deux côtés des considérations tactiques entrent aussi en jeu. Mais elles ne sont pas
les seules. Le temps des médias n’est pas celui du dialogue doctrinal.
En attendant voici la conclusion de Jean Mercier :
« Quel est l’avenir ? De son côté, Benoît XVI a tendu quelques perches symboliques à ses interlocuteurs. En juin, en mettant au centre de
l’année sacerdotale la figure de Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars. Et en décembre, en déclarant vénérable le dernier pape qui a toutes les faveurs des lefebvristes, Pie XII. Sans doute
parce que, s’il avait béatifié seulement Jean Paul II, honni pour la rencontre interreligieuse d’Assise et la repentance de l’an 2000, la Fraternité Saint-Pie-X aurait pu être tentée de
quitter la table des négociations. Selon un connaisseur, « Bernard Fellay veut éviter un éclatement avec ses radicaux, qui n’attendent qu’une occasion pour se retirer des pourparlers ».
Et le pape, croit-il à la réconciliation ?« Je lui ai posé la question peu de temps après la levée des excommunications », raconte un cardinal, ami intime de Benoît XVI.
« Il m’a dit qu’il a voulu tenter une dernière chance pour résoudre le schisme, mais qu’il ne se faisait guère d’illusion. »