« Motu proprio Ile-de-France » publie une lettre qui
rapporte les propos de Mgr Chauvet à Radio-Notre-Dame le 28 octobre dernier. De cette lettre, j’extrais ces paroles de Mgr Chauvet, responsable dans le diocèse de Paris de la forme
extraordinaire.
« je le vois à Paris en tout cas, nous avons quand même ouvert plusieurs lieux, où la messe selon le missel de St Pie V
est célébrée et que ça se passe bien. Alors naturellement, ils voudraient tous que partout… mais il faut aussi se rendre compte un petit peu, là encore, de la situation de l’Église , où on en
est, et que à Paris, prendre un métro pour faire trois stations, ce n’est pas dramatique quand on sait que parfois en province il faut faire vingt kilomètres pour avoir une
messe. »
Ce texte amène plusieurs questions ?
1°) De quelles messes exactement parle Mgr Chauvet ?
Saint-Odile, Notre-Dame du Lys et Saint-Eugène sont le fruit du motu proprio de Jean-Paul II qui date de 1988. C’est l’œuvre de
Mgr Lustiger. Depuis la publication du motu proprio de Benoît XVI en 2007, le diocèse de Paris a ouvert comme lieux de messe Notre-Dame du Travail (XIVe), Sainte Jeanne-de-Chantal (XVIe),
Saint-Germain-l’Auxerois, Sainte-Clotilde et Saint-François-Xavier.
2°) Quels jours sont célébrées ces messes ?
On notera quand même que parmi les nouvelles messes ouvertes, Notre-Dame du Travail propose selon une étonnante
interprétation du motu proprio une messe selon la forme extraordinaire trois dimanche sur quatre ; que Sainte-Clotilde fait encore pire avec une messe une fois par semaine le lundi à 12h45
et que Saint-François-Xavier, paroisse de Mgr Chauvet offre la messe du pèlerinage de Chrétienté une fois par mois. Seuls deux lieux de culte (Sainte-Jeanne-de-Chantal et
Saint-Germain-l’Auxerois) échappent à ces restrictions.
3°) A côté des messes ouvertes combien de messes fermées ou qui ne sont pas encore acceptées ?
Fermées : celle célébrée par exemple en l’église Saint-Georges de la Villette par exemple. Le curé de cette paroisse,
mal perçu par l’archevêché de Paris, bien que bi-ritualiste, est parti fondé une nouvelle famille religieuse dans le diocèse de… Toulon. C’est un décompte qu’il faudrait faire !
En attente : Saint-Sulpice; Notre-Dame de Clignancourt; Saint-Michel des Batignolles; Saint-Etienne-du-Mont;
Saint-André-de-l’Europe; Notre-Dame-du-Bon-Conseil; Saint-Georges-de-La-Villette; Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle; etc.
4°) Au fait, le motu proprio Summorum pontificum ne dit-il pas que l’autorisation d’une messe revient au
curé ?
C’est effectivement le cas et c’est l’une des grandes nouveautés par rapport au motu proprio de 1988. Mgr Chauvet applique
étrangement ce dernier et sa sortie sur trois stations de métro est pour le moins étonnante. Le motu proprio de 2007 parle de paroisse et pas forcément de paroisse d’élection par la force des
choses. Une personne âgée ou une famille nombreuse ont le droit d’avoir une messe le dimanche selon la forme extraordinaire sans avoir à traverser tout Paris. Or, il n’y en a même pas une
par arrondissement. C’est donc souvent plus de trois stations qu’il faut faire pour aller à la messe. La comparaison avec la province est aussi… étonnante. Ce n’est pas parce qu’il y a moins de
prêtres dans certains diocèses de province qu’il en faut moins à Paris. Il en va de même pour la messe selon le rite romain traditionnel. C’est un « droit » affirme le motu proprio; pas une
charité., ni une « parenthèse miséricordieuse ». Il revient aux autorités légitimes, et donc à Paris aux curés des paroisses parisiennes, de rendre effectif ce droit.