Titre : La réforme de Benoît
XVI
Sous-titre : La liturgie entre innovation et tradition
Éditeur : Tempora
Auteurs : Mgr Nicolas Bux
Nombre de pages : 208 pages
Présentation :
L’auteur, Monseigneur Nicolas Bux est consulteur à la Congrégation pour la Doctrine de la foi et à la Congrégation pour la cause des saints. Il enseigne également
la liturgie et la théologie des sacrements à l’Institut de théologie de Bari en Italie. En septembre 2008, il a été nommé consulteur au Bureau des célébrations liturgiques du Souverain
Pontife.
Mgr Bux est un partisan de la « réforme de la réforme », concept lancé voici plusieurs années maintenant par le cardinal Joseph Ratzinger. Il défend cette réforme
plutôt que l’usage de l’antique rite romain, même s’il entre complètement dans les perspectives du Motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI. Son livre se ressent forcément de cette volonté
de réforme.
L’édition française est préfacée par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, lui-même auteur chez le même éditeur d’un ouvrage sur la mise en
application du Motu proprio. L’éditeur français a eu la bonne idée de publier à la fin de l’ouvrage, en annexe, la préface à l’édition italienne, signée de Vittorio Messori, et surtout la préface
à l’édition espagnole, signée du cardinal Canizares, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. En autre chose, cette préface s’interroge sur la terminologie
exacte qui pourrait qualifier la messe selon la forme extraordinaire, le cardinal ne se montrant pas satisfait de cette dernière appellation. Le cardinal Cazinarès invite aussi les prêtres
célébrant selon la forme ordinaire à célébrer « extraordinairement » selon le rite romain antique, notamment pour la Septuagésime, les Quatre-Temps, la Vigile de Pentecôte ou la Semaine Sainte.
De même, il rappelle que cette messe traditionnelle n’est pas réservée aux prêtres et aux fidèles qui y sont déjà attachés.
Le livre est constitué de sept chapitres :
1°) La sainte et divine liturgie
2°) La finalité du culte divin
3°) La bataille de la réforme liturgique
4°) La trêve voulue par le pape
5°) La crise de l’Église et l’effondrement de la liturgie
6°) À la rencontre du mystère
7°) Un nouveau mouvement liturgique
Annexe : Préface à l’édition italienne et à l’édition espagnole.
Notre avis
L’idée centrale du livre est que la réforme liturgique voulue par Vatican II a réellement démarré mais qu’elle avance « en slalom » en raison de certaines
interprétations et mises en pratique. C’est pourquoi il fallait redonner place à la messe traditionnelle, établir une trêve liturgique, pour repartir d’un bon pied, dans la droite ligne du
mouvement liturgique. Néanmoins, l’auteur met en avant plusieurs aspects « positifs » de l’ancien rite et rappelle quelques points nécessaires pour la nouvelle messe. Par exemple, limitation de
la concélébration, caractère non obligatoire du geste de paix ou retour au latin.
En revanche, on est étonné devant le sous-titre du livre. Est-il dû à l’édition française ? On ne peut opposer « innovation et tradition » comme deux erreurs, en
affirmant que le progrès de la liturgie se situe entre les deux. La Tradition est un concept essentiellement catholique, profondément catholique. Ce n’est pas le cas de l’innovation. Mgr Bux,
d’ailleurs, dans son livre, ne confond pas tradition et fixisme. Et c’est heureux.
Une autre lecture longue et un peu fastidieuse du livre : ICI.