Le blog Osservatore vaticano est revenu sur
l’affaire « Castrillon Hoyos » et sur les dernières déclarations de celui-ci. Il relève, à juste titre (ce qui confirme une fois encore l’intérêt de ce blog) que le cardinal Castrillon
Hoyos a donné une information importante que peu de commentateurs ont relevée :
« En 2001, au cours d’un consistoire présidé par le Saint-Père, tous les cardinaux présents se sont prononcés en faveur du
processus pour l’entrée des lefebvristes dans la communion de l’Eglise. Dans la présentation du consistoire, en se fondant sur une note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, on a
souligné les difficultés relatives au texte de certains documents et surtout de certaines interprétations du Concile. Les difficultés majeures portaient sur la liberté religieuse et
l’oecuménisme. »
Pour Osservatore vaticano, l’information principale est celle-ci : tous les cardinaux ont accepté le processus de réintégration des partisans de Mgr Lefebvre.
C’est effectivement un point capital que le cardinal révèle, certainement pour faire taire certains prélats très critiques envers lui et à travers lui, envers Benoît XVI.
Osservatore vaticano interprète la dernière partie sur les difficultés concernant le Concile comme étant celles émises par la Fraternité Saint-Pie X. Si c’est
le cas, le scoop n’est effectivement pas là.
Mais la phrase du cardinal Castrillon Hoyos n’est pas claire. Il peut aussi s’agir de « difficultés », concernant les textes conciliaires sur la liberté
religieuse et l’œcuménisme, émises par certaines personnalités romaines. Sans remettre en cause directement le Concile, ces pesonnalités estiment que certains points méritent d’être clarifiés et
que donc ils posent problème. Un cardinal, aujourd’hui en poste, venant d’un pays ex-communiste, a ainsi déclaré que dans la résistance au communisme, il n’avait heureusement tenu aucun compte de
Gaudium et spes…
Le « on » en question pourrait même être une personne bien précise, un certain cardinal Joseph Ratzinger, alors à la tête de la Congrégation pour la Doctrine
de la foi, de laquelle venait la fameuse « note » qui soulignait « les difficultés relatives au
texte de certains documents et surtout de certaines interprétations du Concile ». Devenu Pape en 2005, il a consacré un
important discours sur la bonne interprétation de Vatican II.