La Fraternité Saint-Pie X a perdu récemment l’un de
ses prêtres français, en la personne de l’abbé Didier Bonneterre, mort le 17 septembre, en la fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Au-delà de cet événement, qui ne peut qu’attrister tout cœur
catholique, deux petits faits méritent d’être relevés.
1°) La messe d’inhumation de l’abbé Didier Bonneterre a été célébrée en l’église paroissiale de Montsales (Aveyron) avec l’autorisation du curé de la paroisse et de
l’ordinaire du lieu, Mgr BELLINO GHIRARD. Cette messe a été célébrée selon la forme extraordinaire par l’abbé Franz SCHIMDBERGER, ancien Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pie X et
Supérieur du District d’Allemagne, assisté comme diacre par l’abbé Régis de CACQUERAY, Supérieur du District de France et par l’abbé Emeric BAUDOT, Econome Général.
Un signe visible du changement de climat qui intervient depuis le Motu proprio Summorum pontificum et la levée des excommunications des évêques de la
Fraternité Saint-Pie X. Beau reportage ICI.
2°) Comme l’a expliqué sur le Forum catholique l’abbé Claude Barthe, dans un post peut-être
passé trop vite inaperçu : « Pour l’histoire, il faut savoir que l’abbé Didier Bonneterre est à la lointaine origine de la teneur de la “forme extaordinaire”. Cérémoniaire à Ecône très
apprécié de Mgr Lefebvre, il l’avait convaincu de prendre la décision, commode du point de vue pratique et théorique, de s’en tenir aux livres liturgiques en usage en 1962, Bréviaire, Missel,
Pontifical. De ce fait, les “rubriques de 1962” sont devenues la liturgie commune – à quelques variantes près – de l’ensemble du monde tridentin. Ce que les motu proprio successifs de 1988 et de
2007 ont entériné. » On doit donc au défunt ce qui est devenu la norme de l’Église en matière de liturgie selon les livres antérieurs au Concile Vatican II.
A ces deux points, l’un actuel et l’autre plus historique, mais qui marque notre présent, on peut en ajouter un troisième.
L’abbé Didier Bonneterre signa l’introduction du Bréviaire roman édité par le père Barbara et l’Association « Les Amis du bréviaire romain ». Une édition
assez géniale puisque ce qu’on nommera pour faire vite le « commun » était complété de presque une trentaine de fascicules comprenant d’un côté le propre du temps (temporal) et de
l’autre, le propre des saints (sanctoral). Bien avant les livrets de Prions en Église, Magnificat ou Aujourd’hui dimanche, cette édition avait mis au service de
la liturgie traditionnelle un ensemble pratique, moderne et facilement transportable.
Dans son Introduction, l’abbé Bonneterre expliquait ce qu’était le Bréviaire, son emploi en fonction de l’édition typique de 1914, de la réforme du 23 mars 1955 et
de celle du 25 juillet 1960. En effet, le Père Barbara avait décidé de rééditer le bréviaire romain « dit de “Saint Pie X”, parce que ce Bréviaire est plus riche, plus beau, moins
monotone, et aussi parce que, en ces temps bénis, la perspective du Concile n’avait pas encore jeté d’ombres sur la robe immaculée de la Liturgie romaine ».
L’abbé Bonneterre remarquait cependant : « Il demeure cependant que la réforme de Jean XXIII, si discutable qu’elle soit, est un acte légitime du
Magistère, c’est pourquoi il sera aisé pour quiconque le désire, d’utiliser ce Bréviaire en fonction des rubriques de 1960. Tous les canonistes sont d’ailleurs d’accord sur ce fait que les
décrets de 1955 et 1960, qui ont modifié le Bréviaire romain, n’ont pas abrogé la législation antérieure. »