Une nouvelle lettre de l’association « Paix liturgique » vient de paraître. Elle contient un entretien très intéressant avec Christian Marquant,
coordinateur du Mouvement pour la Paix Liturgique. J’en publie ici un large extrait. Le reste peut être lu sur le site Internet de « Paix liturgique » : ICI.
« Comment percevez-vous la situation actuelle ?
La situation est inespérée : pour la première fois depuis les bouleversements imposés brutalement au nom de « l’esprit du concile », il semble possible de se
réconcilier au-delà des préférences liturgiques des uns et des autres.
Le Pape a levé les derniers obstacles – réels ou supposés – à la construction de l’unité entre les catholiques fidèles au Saint Père.
L’unité est donc de la responsabilité personnelle de chaque baptisé.
Les évêques et les prêtres portent chacun cette responsabilité en tant que Pasteurs.
Les fidèles – dont le Concile Vatican II rappelle leurs responsabilités dans l’Eglise – sont également concernés au premier chef par cette édification de
l’unité.
Pour chaque d’entre nous, il s’agit finalement de se demander si nous voulons vraiment être fidèles aux engagement de notre foi en Jésus-Christ.
Concrètement qu’attendez-vous de nos Pasteurs ?
Honnêteté et réalisme !
L’idéologie est encore bien vivante dans une bonne partie de l’épiscopat français.
On continue globalement à y aborder la question de l’unité et celle de l’attachement des fidèles à la forme extraordinaire du rite romain avec aveuglement et langue
de bois.
Il est plus que temps que nos évêques prennent conscience que de très nombreux fidèles souhaitent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du
rite romain.
Aussi difficile et crucifiante puisse être cette prise de conscience pour certains d’entre eux, ce préalable est indispensable.
Pour grand nombre d’évêques, « il n’y a pas de problème liturgique en France », « il n’y a pas de demande
d’application du Motu Proprio », « la liturgie traditionnelle n’intéresse qu’un tout petit nombre de fidèles » ou bien encore « le Motu Proprio sert seulement à régler le problème avec les lefebvristes »…
Cette vision des choses est au mieux inexacte.
Les observations honnêtes de la réalité, le dialogue sur le terrain, les sondages d’opinion le démontrent depuis 40 ans : si un tout petit nombre de fidèles a fait
entendre sa voix au cours des années de plomb contre les abus et les pseudo-interdictions de la messe traditionnelle, l’immense majorité de ceux qui pensaient comme eux, ont agit en Silencieux de
l’Eglise et se sont tu. Ils ont continué à fréquenter leurs paroisses territoriales malgré leurs préférences fondamentales en matière catéchétique et liturgique. Cela, nous l’avons vérifié à
chaque opération de sensibilisation dans les paroisses en parlant directement avec les fidèles et non avec ceux qui parlent en leur nom…
Avec la publication du Catéchisme de l’Eglise Catholique, la question du catéchisme a été presque totalement réglée, la question liturgique aurait du l’être avec la
publication le 7 juillet 2007 du Motu Proprio Summorum Pontificum. Malheureusement, tel n’est pas encore le cas. Certes, tous les évêques ne s’opposent pas au Motu Proprio, loin de là, mais les
plus favorables ont tendance à renforcer l’application du Motu Proprio de 1988 (concession de quelques lieux où est célébrée la messe traditionnelle) plutôt que d’appliquer purement et simplement
le Motu Proprio de 2007 (célébration de l’une et l’autre forme du rite dans les paroisses, spécialement dans les grandes paroisses de ville). »