L’agence Zenit a consacré mardi dernier une de ses dépêches à l’entretien accordé par le cardinal Bertone à la chaîne catholique française, KTO, à l’occasion
du dixième anniversaire de celle-ci.
Selon Zenit, « Interviewé par Philippine de Saint-Pierre, directrice des programmes de la chaîne, le ‘numéro deux’ du Saint-Siège a évoqué la question de
la levée des excommunications et du désir de l’Eglise de renouer avec les fidèles ayant suivi Mgr Lefebvre. » Le cardinal Bertone a notamment souligné que « Benoît XVI “est
très précisément au courant des problèmes liés à la scission des fidèles qui suivaient Mgr Lefebvre”. “Il faut se souvenir qu’en 1988, c’est lui qui conduisait les relations et le dialogue avec
Mgr Lefebvre et son équipe, à la demande de Jean-Paul II”, a rappelé le cardinal Bertone. “Il a vu les causes de cette scission et la nécessité de reconstruire l’unité à l’intérieur de l’Eglise
catholique”. » D’où la levée des excommunications frappant les évêques de la Fraternité Saint-Pie X. Reconstruire l’unité de l’Église, dont il est le garant, est « une
préoccupation essentielle pour le pape ».
Un autre aspect important a également été avancé par le cardinal Bertone : « l‘autre raison de son action est cette non discontinuité, cette non rupture
avec la tradition ». Il a ainsi souligné que « La tradition fait partie de l’Eglise, c’est un patrimoine que nous avons besoin de connaître et de valoriser et non pas de mettre de côté
ou de laisser dans les bibliothèques ». C’est pourquoi « il a voulu la valoriser de cette façon, en y mettant des conditions bien précises, qui ne sont pas toujours observées
».
Pas toujours observées, mais par qui ?
Zenit ne nous le dit pas. Or, comment ne pas penser aux évêques français qui en sont, dans leur grande majorité, encore aux directives du motu proprio de 1988, sans
s’apercevoir que celui de 2007 laisse aux curés le choix de célébrer la messe selon les livres liturgiques de 1962.
Parmi ces évêques français, le premier d’entre eux, le cardinal de Paris et président de la Conférence épiscopale des évêques de France, en reste, pour sa part, aux
décisions du cardinal Lustiger. Le nombre de messes qui sont célébrées selon le rite de saint Pie V depuis le motu proprio de 2007 n’est certainement pas à la hauteur d’une ville comme
Paris.