Claire Thomas écrit dans le dernier numéro de Monde
& Vie :
“il reste 700 séminaristes en France dans les structures diocésaines dont 70 à Paris et 58 à Toulon. Il y en a 140 dans la mouvance traditionnelle. Avec ces chiffres,
proportionnellement, on arrive tout juste à 60 ou 70 ordinations par an. Il y a eu 83 ordinations cette année, dans 43 diocèses, le chiffre le plus bas depuis la Révolution française.
Par ailleurs, l’état sacerdotal se trouve gravement décrié dans les sociétés occidentales à cause du scandale mondial de la pédophilie de certains prêtres. A l’issue de l’année sacerdotale
(clôturée le 19 juin dernier) il faut bien reconnaître que le bilan est catastrophique et que l’on ne voit pas ce qui pourrait mettre un terme à la dégringolade des chiffres. Raison de plus pour
ne pas bouder son plaisir ou marchander son soutien aux jeunes prêtres ordonnés cette année, en particulier dans les séminaires traditionnels, pour la forme extraordinaire du rite. Donnons les
chiffres. La Fraternité Saint Pie X tout d’abord : […] 20 prêtres, dont huit Français, prêts à servir. Pour l’Institut du Christ Roi souverain prêtre, Mgr Raymond Burke, préfet
de la Signature apostolique, a ordonné trois prêtres à Florence, dont un Français. Pour la Fraternité Saint Pierre cinq prêtres (dont trois Français) ont été
ordonnés à Wigratzbad par le cardinal Canizarès, préfet de la Congrégation pour le culte divin (photo ci-desus). L’Institut du Bon Pasteur célébrait une ordination à
Bordeaux, par Mgr Appignanesi. Il faut noter que la FSSPX fait carton plein ; de son côté, Rome délègue deux Préfets de Congrégation, pour encourager les sociétés traditionalistes liées à la
Commission Ecclesia Dei et donc rattachées juridiquement à Rome.
Dans Die Tagespost, le cardinal Canizarès – c’est une nouveauté – insiste sur la nécessité pour tout prêtre de connaître et donc de célébrer le rite traditionnel. […]Il est
clair que seule une politique volontariste, avec des actes forts, pourra apaiser les tensions entre catholiques. Mais le moins que l’on puisse dire, à l’heure où les ordinations
sacerdotales apparaissent comme concernant des candidats qui sont de plus en plus recrutés dans les franges traditionnalisantes de l’Eglise de France, c’est que la réconciliation
effective dans l’Eglise passe par des gestes clairs, non seulement à Rome mais dans les diocèses, mettant fin à l’indigne marginalisation dont sont victimes les catholiques fidèles à la Tradition
de l’Eglise, dans la proportion où ils le sont. La politique des petits pas, caractéristique du pape benoît XVI, a eu pour conséquence de rendre ces gestes clairs plus nécessaires que
jamais.”