Une douzaine de prêtres du diocèse de Rouen ont signé le manifeste des 329 prêtres autrichiens, dont l’abbé Flament, qui s’explique dans les locaux de Fraternité Banlieues, le mouvement qu’il dirige dans l’agglomération rouennaise :
Nous voulons une Eglise qui soit à l’écoute des besoins et des attentes des hommes d’aujourd’hui, une Eglise solidaire des pauvres et des exclus.
L’abbé Guy Gravier, curé de Grand-Couronne et l’abbé René Gobbé, délégué à la pastorale des migrants et prêtre à l’Action catholique des adultes, sont également signataires.
L’Eglise doit changer. Nous sommes en tout point d’accord avec l’appel de nos frères autrichiens en faveur de l’ordination des femmes et des hommes mariés.
Une dizaine de prêtres auraient signé, et ce n’est pas fini :
D’ici quelques jours, nous devrions être une vingtaine. Ce qui n’est pas négligeable à l’échelle de la centaine de prêtres dans le diocèse de Rouen.
Le diocèse compte 170 prêtres, dont 109 encore en activité.
Ces prêtres rebelles espèrent voir s’étendre la contestation dans les diocèses voisins du Havre et d’Evreux.
L’interdiction faite aux laïcs formés de prêcher, le refus fait aux divorcés remariés de refuser l’eucharistie nous interpellent tous. Nous n’inscrivons pas notre démarche hors l’Eglise. La vraie obéissance – l’histoire nous l’a montré – c’est parfois aller contre l’autorité quand celle-ci va à l’encontre de ce qui nous semble la vérité. Nous sommes las du piétinement des autorités de Rome qui se réfugient dans le culte et refusent d’écouter le monde d’aujourd’hui. Nous venons au secours de nos évêques. Monseigneur Descubes est un homme ouvert, très sensible à l’action sociale et aux réalités d’aujourd’hui».
Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen, primat de Normandie, n’a pas souhaité s’exprimer sur le fond de cet appel à la désobéissance et sur l’adhésion de plusieurs religieux de son diocèse à ce manifeste. Qui ne dit mot consent ?