Le blogue Terrorisme épiscopal relate cette incroyable affaire. Incroyable ? Mais non, nous sommes dans l’Eglise de France :
Dans notre avant- dernière livraison, Le pire est toujours possible, nous avons rapporté les propos de Monseigneur DUBOST, président actuel de Justice et Paix France « Il y a un certain temps, nous avions encouragé les Kurdes à la révolte… » Nous posions la question : « Qui, nous ? Justice et Paix ? Les Français ? L’évêque Dubost ? Qui a poussé les Kurdes à la révolte ? Est-ce que ce sont les mêmes qui aujourd’hui jettent la suspicion sur le Sud-Soudan et somment le nouvel Etat de dialoguer avec ses massacreurs ? »
Aujourd’hui nous avons la réponse. Nous l’avons trouvée dans Les réfugiés kurdes d’Irak en Turquie : gaz,exodes, camps…, (page 57, note 2), que nous reproduisons in extenso
« On remarquera qu’en 1993, une campagne de protestation contre la politique française concernant les Kurdes a été menée par Agir Ici, Agir Ensemble, Fondation France-Liberté, Terre des Hommes, CIMADE, Maison du Monde, Peuple Solidaire, Comité National Solidarité aux Kurdes, Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme. La campagne a été soutenue par la Commission française Justice et Paix, Médecin du Monde, Le mouvement pour une alternative non-violente, le Mouvement des objecteurs de conscience ».
Selon Monseigneur Dubost ce n’était donc pas seulement une campagne de protestation mais un encouragement à la révolte. En 1992, le président de Justice et Paix est Monseigneur Delaporte, archevêque de Cambrai qui assurera la présidence de 1988 à 1999, est un des signataires du manifeste du comité Vukovar –Sarajevo qui fait suite à la manifestation du 21 novembre 1992. Les noms du cardinal Decourtray et de Monseigneur Rozier voisinent avec celui de Roman Polanski ! Toute l’intelligentsia française s’est ruée après la publication de la photo d’un jeune homme émacié derrière des barbelés. Photo- montage abominable qui accuse les Serbes d’ouvrir des camps de concentration. On a eu la même chose à Timisoara et au Koweit avec les bébés arrachés de leurs couveuses, et les armes de destruction massives en Irak !
Dans un article très documenté « Pour servir à l’histoire de notre défaite », Frédéric Martel écrit (note 80) : « Les positions de l’Église catholique en faveur de la Croatie peuvent être mentionnées ici comme celles de Mgr Decourtray, Mgr Rozier, Mgr Delaporte, Mgr Dubost, Mgr Duval, André Frossard, la Cimade ou encore l’ACAT. Par ailleurs, on peut se demander si l’on ne peut pas placer ici (au moins partiellement) l’engagement d’Esprit et de périodiques très en pointe dans ce combat comme Télérama et La Croix. Le pasteur Stewart s’est associé à la plupart des mobilisations ». Le même Monseigneur Delaporte, le dimanche de Pâques 1999, écrit en première page du Monde : « Imposer la paix par les armes » pour faire cesser la guerre en Serbie. Il demande l’usage des armes et prône l’instauration d’un protectorat de l’OTAN sur le Kosovo. Voilà un beau programme pour le président de Justice et Paix. Mgr Delaporte est mort mais Mgr Dubost déjà signataire en 1992, lui est bien vivant et il préside Justice et Paix ! Aujourd’hui au Kosovo on détruit les églises, on massacre les chrétiens et l’OTAN protège un des pires Etats mafieux de la planète ! Justice et Paix a remis ça avec les Zapatistes du Mexique ! (voir Le terrorisme Pastoral, page 146).
Nous donnons tous ces exemples pour montrer ce qu’est Justice et Paix France : une officine qui réunit tous les apparatchiks chargés de maintenir l’hégémonie de l’appareil épiscopalo-médiatique. Aussi, il ne faut pas s’étonner de ce que les instances de la conférence épiscopale peuvent publier. La voix pertinente et évangélique pour aider les chrétiens à être actifs et vigilants sur les questions de justice et de paix internationale, est fabriquée par les maîtres de la désinformation qui sévissent à tous les niveaux dans les structures de l’Eglise en France. J’ai voulu moi-même faire rectifier dans le bulletin diocésain du diocèse de Troyes une information mensongère reproduite de La Croix au sujet des ignobles attaques dont a été victime en son temps l’archevêque brésilien de Olinda et Recife. Je n’ai même pas eu droit à la moindre réponse et ma demande est restée lettre morte. C’est ainsi. Il faut par tous les canaux possibles irriguer sans relâche nos communautés et donner les noms des empoisonneurs et ceux de leurs complices… et les explications qui décrivent les relais et la source initiale.