Ce groupe rendra-t-il ses conclusions, rapports, et autres “éléments de langage pour un dialogue apaisé” dans les 5 prochaines années ? Il faut espérer que non. C’est en cette rentrée 2011 que le gender est enseigné dans les programmes de 1ère SVT. Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, déclare au quotidien La Croix :
Je ne peux qu’encourager tous les politiques, et donc les députés, à faire leur travail dans leurs différentes missions en assumant leur responsabilité de servir le bien commun, et non pas un intérêt partiel qui ne contribue pas à ce bien commun. Sur cette lettre des 80 députés, je n’ai pas à me prononcer. […] Ce groupe de travail élargi est en lien avec le secrétariat général de l’enseignement catholique dont le secrétaire général, dès la fin du mois de mai, avait adressé une lettre à tous les directeurs diocésains afin d’attirer leur attention sur le discernement nécessaire dans le choix des manuels de SVT de classes de première. Ce groupe réunit des enseignants, des scientifiques, des théologiens, des représentants d’organismes intervenant dans le domaine de l’éducation sexuelle auprès des élèves. Avant l’été, une rencontre a permis de cadrer ses travaux. Il s’agit de mettre en lumière les aspects vraiment scientifiques du sujet complexe « devenir homme, devenir femme » et de donner, là aussi de façon scientifique, des pistes pédagogiques qui tiennent compte de l’âge des jeunes, de leur expérience sociale et de certaines idées véhiculées ici ou là. […]
La dignité de la masculinité et la dignité de la féminité sont telles pour le bonheur des personnes, pour le bien de la société et pour l’éducation des enfants, qu’elles méritent l’attention la plus sérieuse qui soit. Sur ce sujet, des demi-vérités sont plus catastrophiques que des demi-mensonges. Un jeune veut construire sa personnalité d’homme ou de femme sur la vérité intégrale de son être. Son exigence de vérité mérite d’être respectée. Pour lui, devenir homme ou devenir femme dans l’intégration de sa sexualité est un enjeu pour sa vraie maturité. Il ne peut se construire dans sa liberté que sur la base de son identité. Naître avec une identité sexuelle est un cadeau formidable à recevoir avec joie. Les adultes ont la mission de montrer aux jeunes qu’il s’agit d’un cadeau, pour que chacun s’épanouisse en vérité et en liberté, en devenant ce qu’il est, homme ou femme, sans avoir peur de sa sexualité ni de l’altérité sexuelle, sans devenir violent.
Le chapitre des manuels scolaires qui fait polémique traite de l’influence de la société sur l’identité sexuelle.
C’est dans une culture que les adultes enfantent à la liberté des fils et des filles. Mais la culture n’est pas l’apanage d’un petit groupe qui nous dicterait la manière de penser ou de vivre. Elle est un ensemble de symboles qui n’enferment jamais mais qui, au contraire, ouvrent de vastes chemins à l’esprit humain et à l’expression de la masculinité et de la féminité dans leur plus haute signification. Ce n’est pas en ajoutant un trouble au trouble qu’on guérit l’angoisse.
Avez-vous tout compris ? Moi, pas vraiment. La langue de buis fait peur à lire. Il semble que Mgr d’Ornellas ait court-circuité le groupe de travail du secrétariat général de l’enseignement catholique, qui avait très bien réagi lorsque la polémique est sortie – de façon réactive et professionnelle. De là à penser que l’archevêque de Rennes veut attirer la couverture (médiatique) à lui et étouffer la contestation catholique au nom du sacro-saint dialogue apaisé avec l’autorité étatique, il n’y a qu’un pas.